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Retour28 août 2023
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
L’Épiphanie se mobilise pour protéger le lac Béram
Parc de conservation
©Crédit photo Gracieuseté
Si la modification au règlement de zonage est adoptée, le site du lac Béram deviendra un parc de conservation.
Alors que l’abaissement du lac Béram inquiète et suscite les questionnements à L’Épiphanie, la Ville se mobilise afin d’assurer l’intégrité du site. En ce sens, un premier projet de règlement visant à modifier le zonage pour en faire un parc de conservation a été adopté lors de la séance du conseil du 16 août.
Rappelons-le, la Ville n’est pas propriétaire du lac ni du terrain qui l’abrite. C’est plutôt Revenu Québec qui agit à titre d’administrateur provisoire depuis que l’Association des résidents du domaine des Deux Lacs, précédente propriétaire, a été laissée à l’abandon par ses administrateurs.
Mesures d’urgence
Après avoir identifié une infiltration d'eau contenant des sédiments, en aval, au pied du barrage, le 24 juillet, l’organisme gouvernemental s’est empressé d’abaisser le niveau du lac dans le but de faire des vérifications et d’assurer la sécurité des résidents limitrophes.
En effet, le risque de rupture du barrage ne pouvait être négligé dans les circonstances. À un certain moment, le niveau de l’eau est devenu très bas, exacerbant l’inquiétude des citoyens. Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), mandaté par Revenu Québec, devait en fait établir la source de l’infiltration, ce qui explique cette action.
« Revenu Québec nous a informés que les analyses étaient toujours en cours. Toutefois, selon les analyses préliminaires, les fuites ne seraient pas causées par le barrage, mais par la nappe phréatique qui est très haute à cet endroit », a voulu rassurer le maire de la Ville, Steve Plante.
Ces premières données confirment que le barrage ne présente pas de danger pour la sécurité des gens qui se trouvent à proximité. La collecte d’information se poursuit néanmoins et devrait durer une partie de l’automne. L’exercice permettra à Revenu Québec de brosser un portrait exact de la situation du lac Béram.
« Une fois les études complétées par le ministère de l’Environnement, différents scénarios nous seront présentés, probablement au mois d’octobre. D’ici là, le lac devrait être maintenu au niveau du premier tuyau d’écoulement », informe le maire.
Règlement de zonage
Bien que la Ville soit limitée dans ses actions, n’étant pas propriétaire du lac et de son barrage, celle-ci s’est montrée sensible aux préoccupations des citoyens, qui craignaient pour certains de voir disparaître ce milieu naturel.
« Présentement, le lac Béram fait partie d’une zone d’habitation selon le règlement d’urbanisme. Si quelqu’un voulait construire des maisons sur ce site, il le pourrait. Aujourd’hui, on vient changer le règlement de zonage sur cette zone pour s’assurer qu’il n’y ait pas un promoteur quelconque qui voit l’attrait d’acheter un immense terrain à Revenu Québec pour en faire une promotion immobilière », explique Steve Plante. En prenant le statut de parc de conservation, le lac et son terrain devront maintenir une vocation collective dans le futur, et ce peu importe qui s’en portera acquéreur.
Plusieurs étapes devront encore être franchies avant la modification officielle du zonage. Comme l’exige la loi, une consultation publique, où le projet sera présenté à la population, aura lieu le 11 septembre prochain à 18 h 30, à l’hôtel de ville.
La faune du lac Béram ébranlée
Bien entendu, l’abaissement du lac ne fut pas sans conséquences pour la faune présente dans ses eaux. Plusieurs riverains ont d’ailleurs vivement dénoncé la présence de nombreux poissons morts et échoués sur les rives du lac. La Ville de L’Épiphanie s’est attristée de ce constat. Le maire Plante a toutefois tenu à nuancer en précisant que la sécurité de la population avait primé dans le choix des actions à prendre par le ministère dans ce dossier. « Des experts ont été dépêchés sur place afin de relocaliser les poissons en vie dans la rivière l’Achigan. Malheureusement, les captures qui ont été faites ne contenaient que des espèces de poissons exotiques envahissantes. Il n’y avait donc pas de bienfaits à les relocaliser dans la rivière », a-t-il mentionné.
La Ville de L’Épiphanie informe les citoyens de l’évolution du dossier par le biais d’une page dédiée sur son site Internet : lepiphanie.ca/info-barrage. Ceux-ci ont également la possibilité de s’abonner à une infolettre.
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