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11 octobre 2023

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Quand le cancer frappe : l’histoire de Chantal Michel

Témoignage

Chantal Michel

©Photo gracieuseté

Chantal Michel a reçu un diagnostic de cancer du sein en 2020, alors qu'elle venait tout juste de célébrer ses 50 ans.

Entrepreneure dévouée, Chantal Michel vivait à 100 miles à l’heure. Le travail, la famille; tout son temps et son énergie y passaient. Cela allait de soi pour cette grande passionnée. Après tout, rien ne pouvait l’arrêter. Jusqu’au jour où le mot cancer s’est immiscé dans sa vie sans invitation, brouillant les plans, faisant presque se figer le temps. Près de 4 ans se sont écoulés depuis. Aujourd’hui en santé et heureuse, Chantal a le sentiment d’être devenue une meilleure version d’elle-même, plus à l’écoute de ses besoins. En ce mois de la sensibilisation au cancer du sein, elle souhaite que son histoire puisse aider d’autres femmes à vaincre le cancer.

« On peut s’en sortir ! », dit d'emblée Chantal Michel à toutes les femmes qui ont dû ou qui devront faire face à un diagnostic de cancer du sein. Comme d’autres avant elle, Chantal ne s’attendait pas à vivre cette épreuve. Près d’un an s’était écoulé entre la découverte de la masse dans son sein et la biopsie qui confirmerait le diagnostic. « En tant que propriétaires d’entreprise, nous avons parfois la mauvaise habitude de ne pas prendre le temps pour notre santé », réalise-t-elle aujourd’hui. Le manque de temps, l’opinion rassurante de son médecin et la pandémie qui venait tout juste de frapper ont laissé filer les mois.

Les spécialistes rencontrés en cours de route s’étaient même faits rassurants. En effet, celle qui est propriétaire d’une librairie de Repentigny présentait plusieurs fibromes mammaires, un indice rassurant selon les professionnels. Tout portait alors à croire que la masse se révélerait bénigne.

C’est donc empli d’optimisme que Chantal s’est présenté seule au rendez-vous où les résultats d’analyses des tissus prélevés devaient lui être communiqués. « Ç’a été tout un choc », se remémore-t-elle. De retour dans sa voiture, seule face à elle-même, le ciel s’est effondré sur ses épaules. Comment allait-elle annoncer la nouvelle à son conjoint, à ses enfants ?

S’entourer pour mieux affronter

Après l’onde de choc, Chantal est toutefois parvenue à se retrousser les manches. Entourée d’une famille et d’amis qui avaient foi en elle et en sa force de combattante, elle s’est retrouvée une première fois sur la table d’opération à quelques jours de Noël, en 2020. Ce sont alors trois masses qui lui ont été retirées.

Malheureusement, l’épreuve ne se terminerait pas là. L’ambiguïté dans les résultats d’analyses pousse les médecins à approfondir les tests. Second coup de masse : « Il y a encore du cancer à trois endroits dans mon sein. C’est à ce moment que j’ai demandé à mon médecin de m’enlever le sein en entier », explique la survivante.

Choisir la vie

Et plus encore, malgré l’audace que cela exige, elle demande qu’on lui retire les deux seins. « Quand j’ai eu mon diagnostic, j’ai parlé avec 15 femmes qui avaient eu le cancer du sein pour savoir ce qu’elles retenaient de leur expérience et ce qu’elles auraient fait autrement. Ce qui ressortait, c’est qu’elles auraient préféré qu’on leur enlève les deux seins plutôt qu’un seul. »  

Chantal Michel s’était déjà fait retirer un fibrome bénin dans l’autre sein et celui-ci présentait des microcalcifications. « Je n’avais pas envie de revivre ça. Je voulais avoir l’esprit tranquille. Oui, c’est une décision majeure pour une femme, mais moi, entre ma vie et une paire de seins, j’ai décidé la vie », affirme-t-elle.

Malgré une mastectomie totale, Chantal n’est toujours pas au bout de ses peines. Treize centimètres de masses répandus partout dans son sein sont retirés, mais du cancer subsiste dans son corps et la font passer une troisième fois sous le bistouri.

Ralentir

S’il avait été facile de se laisser abattre par cette série de coups durs, Chantal Michel maintenait le cap sur le positif. « Au bout du compte, le cancer va m’avoir sauvé, admet-elle. Parce que je roulais à fond la caisse. Je n’en suis plus capable et c’est correct, car je n’ai plus envie de ça. Je prends plus de temps pour moi. » Son cancer, dit-elle, lui a appris à ralentir; à comprendre qu’elle devait prendre soin d’elle, inclure ses activités à l’horaire. Le travail, les enfants, le conjoint, les amis; ils pourraient attendre un peu.

Aujourd’hui, Chantal Michel est guérie. Après avoir subi un total de cinq opérations, elle termine son processus de reconstruction mammaire. Une étape plus difficile qu'elle ne l'aurait cru pour le regard sur soi. Elle encourage d’ailleurs les femmes à oser parler, à ne pas garder leur ressenti à l’intérieur. « Après un cancer, la vie ne sera plus jamais comme avant. Mais, différent, ce n’est pas nécessairement moins bien », rappelle-t-elle.

« Je suis Chantal Michel. Je ne suis pas Chantal Michel avec du cancer », s’est-elle répétée tout au long de son combat. « Oui, il m’est arrivé un événement, mais il faut continuer à avancer. Avec du support, tout est possible », conclut-elle, en témoignage d’espoir pour toutes celles qui se battent présentement.

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