Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Journée des femmes

Retour

04 mars 2024

Pierre Chartier - pchartier@medialo.ca

Quand la passion nous mène au bout de nos rêves

Hockey

Nancy Drolet

©Crédit photo Gracieuseté

Nancy Drolet, une passionnée de hockey.

Gagnante de deux médailles aux Jeux olympiques d’hiver de 1998 et 2002, une d’argent et l’autre d’or, et récipiendaire de plusieurs titres aux Championnats du monde de hockey sur glace, Nancy Drolet a toujours eu l’étiquette de gagnante dans tous les sports qu’elle a pratiqués. La Repentignoise, qui a vécu à fond la caisse sa passion au cours de sa carrière prolifique, se révèle aujourd’hui comme un modèle pour les jeunes et moins jeunes.

Celle qui est aujourd’hui agente de développement au Centre récréatif de Repentigny n’a rien perdu de la vivacité qu’elle a toujours eue. Dès le début de l’entrevue avec l’Hebdo Rive Nord, elle parle avec la plus grande passion du sport qu’elle et ses collègues ont pu développer à bout de bras avec des moyens, disons-le au début limités, mais qui ont fini par rapporter gros au sport qu’est devenu le hockey féminin au même titre que la Ligue nationale de hockey.

 

Quand elle remonte dans ses souvenirs de jeunesse elle dit se rappeler d’avoir toujours joué au hockey. « Je suis née dans une famille de hockey. Donc, mon père jouait [au] junior majeur, mon frère aussi dans le temps de Daniel Brière […]. Quand mon père m'a inscrit dans le hockey mineur à 5 ans et qu’il m'a appris à patiner sur la patinoire extérieure des voisins, en face de chez-nous, c’était normal pour moi. J'étais la plus vieille de la famille, mon frère a 3 ans et demi plus jeune que moi, mais pour mon père c'était naturel d'emmener sa fille patiner puis de lui montrer à jouer au hockey. Je crois que mon tempérament […] avec le fait de réaliser que le hockey c'est notre sport national, à 5 ans, je n’avais aucun problème de jouer avec des gars, et j'ai adoré ça tout de suite. C'était vraiment inné en moi, mon frère aussi. On était une famille typique de hockey qui a couru les arénas, fin de semaine après fin de semaine, qui se lève à 5 h ou 6 h du matin pour aller pratiquer […]. Tout ça fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Pour moi, le sport c'est une école de vie », raconte Nancy Drolet.

Par la suite, il y a eu l’aventure avec la Ligue de hockey féminin à Repentigny, le plus haut niveau de hockey pour les filles au pays : « C’était l’époque du développement, on contribuait toutes à l’essor du sport, ce qui nous a amené dans d’autres niveaux de compétition », ajoute Nancy Drolet.

 

Ce fut par la suite l’arrivée de l’équipe nationale où elle a brillé de tous ses feux pendant six Championnats du monde dans lesquels le Canada a dominé avec ses grands rivaux, les États-Unis.

 

Ses premiers Jeux olympiques

En 1998, c’est la grande consécration avec les premiers Jeux olympiques. « C’est bien entendu que l’on voulait ramener la médaille d’or, car au hockey c’est ça qui compte. En tant qu’équipe on était déçue de remporter [la médaille] l’argent, ce fut comme une grosse blessure pour nous, mais ç’a apporté des changements importants dans la préparation de l’équipe », souligne-t-elle.

 

Hockey Canada a donc mis de l’argent pour aider la formation féminine à mieux performer et, en 2002, lors des Jeux olympiques de Vancouver, les filles ont remporté la médaille d’or, un souvenir précieux dont Nancy Drolet dit qu’elle va toujours se rappeler dans les moindres détails.

 

Plus de 22 ans plus tard, le monde du hockey féminin a bien changé et, en 2024, on voit la naissance de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Nancy voit ce grand changement arriver avec beaucoup d’enthousiasme. « C’est merveilleux ce qui arrive pour ces joueuses qui vont pouvoir gagner leur vie avec cet emploi. Il y a présentement six clubs et il y a de l’espoir pour d’autres franchises. Mais il faudra bien faire les choses, car un plan d’affaires ça prend toujours cinq à six ans à mettre sur pied, et je crois que c’est très bien amorcé », d’ajouter l’athlète.

Quand on demande à Nancy quel type de conseil elle donnerait aux jeunes, elle a pour message de vraiment suivre son cœur, d'être passionnés, d'avoir du plaisir. « Depuis 1998, je fais la promotion du hockey féminin et de bien d'autres choses dans les écoles et c’est toujours agréable de voir des jeunes filles venir me rencontrer pour discuter de ma carrière […]. Je leur dis toujours de trouver leur passion, des rêves et de se fixer des objectifs. Il va y avoir des défis à relever, il y a toujours une solution pour passer à l'action chaque jour. Ce sont des petites actions qui font que l’on avance puis que l’on s'en va vers où on veut aller. Il y a toutes sortes de modèles et d'inspirations. Pour moi, je leur raconte ma petite histoire avec Maurice Richard. J’ai rencontré monsieur Richard dans un avion, en revenant d'un match qu'on avait joué à la rencontre des étoiles de la Ligue nationale de hockey. Dans ce temps-là, on avait joué un match d'exhibition contre les États-Unis […]. Toutes les joueuses québécoises savent que Maurice Richard en personne est dans l’avion […]. Pour moi, et un paquet d'autres filles, j'ai toujours été une fan de Maurice Richard, comme mon père. Tu sais quand une opportunité est là, [il] faut que tu la saisisses pour ne pas avoir de regrets. Donc, j'avais une petite carte qu'on traîne toujours dans nos sacs. Je me suis dit, je vais juste écrire un petit message à monsieur Richard : "Merci pour tout ce que vous avez fait pour le hockey et l’inspiration que vous donnez à tous les Québécois." Puis c’était tellement un beau moment. Je me souviens d’être entré en première classe […]. Il y avait son agent, puis son ami à côté de lui, puis j'y tape l'épaule et je dis : " Est-ce que je pourrais donner un petit quelque chose à monsieur Richard, c'est vraiment pas grand-chose." La personne répond : "Oui" […] Alors, je donne la carte à monsieur Richard puis il me regarde dans les yeux, c'était vraiment quelque chose. Il ne pouvait pas me parler, car il avait un masque pour l'aider à respirer, parce qu'il était malade avec son cancer à ce moment-là. Mais c'était déjà un moment magique, tu sais. Puis, je lui ai serré la main et, là, j'ai compris pourquoi il avait compté autant de buts […]. Une semaine plus tard, j'ai reçu une carte de sa part, par la poste. J’ai eu les larmes aux yeux quand je l'ai eue parce que ça m'a tellement touché […] Il a écrit : "Nancy, bonne chance. Maurice Richard, numéro 9". On peut voir qu'il est malade quand qu'il a écrit, car son écriture était un petit peu croche […]. Je te raconte ça, parce que souvent je partage ça aux jeunes filles que je rencontre soit dans des équipes de hockey et pour dire que quand tu lances un caillou dans un lac, il y a plein de petits effets dans l’eau […]. Quand tu fais des petites actions pour le plaisir, tu peux faire une différence dans ta vie, à toi, mais aussi dans la vie des gens, ce serait le meilleur conseil que je pourrais donner aux jeunes », de souligner Nancy Drolet.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Repentigny - Caméléon Média