Sports
Retour13 mars 2024
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Alexis Baillargeon en route vers un 4e championnat du monde
Étoile montante
©Photo gracieuseté
Derrière le volant, rien ne peut freiner la détermination d'Alexis.
On pourrait croire que Alexis Baillargeon est né le volant entre les mains. Rien ne freine son ascension fulgurante vers les plus hauts sommets dans l’univers du karting ou n’écorche même sa détermination à donner le meilleur de lui. À juste titre, il a récemment mis la main sur le premier billet disponible pour accéder au Championnat du monde de karting 2024 qui se déroulera en Italie en octobre prochain.
C’est à l’occasion du Rotax Winter Trophy, à Orlando, que Alexis a obtenu le tant convoité laissez-passer. S’il en est à sa 4e participation aux mondiaux de karting, jamais le garçon de 12 ans ne s’était assuré une place dans la course aussi tôt dans la saison. Et il n’a ménagé aucun effort pour parvenir à cet exploit. En effet, la lutte a été chaude entre le pilote de L’Épiphanie et son adversaire européen Albert Friends tout au long de la compétition qui se déclinait en 3 épreuves sur deux fins de semaine.
Après avoir dominé la première manche, Alexis Baillargeon a terminé la seconde manche 2e, à 0,03 seconde du premier. Au départ de l’ultime manche, le pilote n’avait que 6 points d’avance dans la compétition. « Je devais terminer devant mon adversaire qui était venu directement de l’Angleterre pour avoir son ticket pour le Championnat du monde; un adversaire qui performe vraiment bien en Europe. Après être partie de la 3e place, j’ai vite pris la position de tête. J’ai mené jusqu’au dernier tour. Une bataille intense s’en est suivi et j’en suis sortie vainqueur », décrit avec enthousiasme le jeune Alexis.
Une mauvaise surprise l’attendait toutefois dans le détour. Son adversaire Albert Friends et lui écopent chacun d’une pénalité de 5 secondes pour contact. Les deux pilotes dégringolent donc à la 4e et 5e place du classement de la 3e manche. Soupir de soulagement; puisqu’il garde les devants sur le pilote anglais, contre qui il disputait le titre de champion du Rotax Winter Trophy, Alexis ne laisse pas s’échapper cette précieuse victoire. « Je suis vraiment heureux de participer au Championnat du monde pour une 4e année de suite. Je remercie mon équipe de PSL Karting et mon père qui ont travaillé fort à ce que mon bolide soit parfait », souligne le pilote, reconnaissant.
©Photo gracieuseté
À peine revient-il du Championnat du monde 2023 que le pilote décroche déjà son billet pour l’édition 2024.
Sport coûteux
Bien que la saison de karting n’en soit qu’à ses débuts et que plusieurs performances en piste attendent encore le coureur d’ici le grand jour, Alexis Baillargeon et sa famille doivent déjà mettre la main à la pâte afin de préparer cette aventure qui se dessine en Italie. Le karting étant une discipline très dispendieuse, les Baillargeon doivent redoubler d’efforts et de créativité pour soutenir leur fils dans l’accomplissement de ses rêves. Tout au long de la saison, ils peuvent compter sur de fidèles commanditaires qui leur procurent un coup de pouce financier. Néanmoins, le Championnat du monde qui s’inscrit en dehors de la saison régulière n’est pas inclus dans les contrats de commandite. C’est pourquoi chaque année la famille doit solliciter l’aide du public et de nouveaux commanditaires pour couvrir les frais exorbitants de cette compétition outre-mer. Une première activité-bénéfice, un souper-spectacle, pour financer le périple d’Alexis, aura donc lieu le 13 avril prochain au Bar-café La Légende, à L’Épiphanie.
©Photo gracieuseté
Alexis Baillargeon peut compter sur le soutien de son père qui l’accompagne à toutes ses courses et veille à ce que son bolide lui offre des performances optimales.
Grandir à travers les épreuves
Cette victoire significative du premier laissez-passer vers les mondiaux arrive à point, quelques semaines à peine après que Alexis soit de retour de son 3e Championnat du monde qui se déroulait à Bahreïn en décembre dernier. Après une saison haute en couleur, c’est le cœur rempli d’espoir et de rêves que le pilote de L’Épiphanie s’est envolé pour le Moyen-Orient, où plus d’une embûche l’attendait. Dès son arrivée, il se bute à des compétiteurs féroces, peu enclin à travailler en équipe. « Alexis était le plus rapide de ses coéquipiers du Canada dans son groupe, il ne pouvait malheureusement travailler avec eux pour avoir de bons temps. Pour la qualification, il a essayé de se positionner pour avoir la meilleure « draft » possible, mais les autres concurrents ne veulent pas l’aider, ils se tassent lorsqu'il arrive derrière », relate sa mère, Dominique Fagnant qui a suivi les exploits de son fils à distance. Toutefois, même dans l’adversité, jamais le jeune homme n’a songé à abandonner; en inspirant plus d’un sur son passage.
Effectivement, après plusieurs courses préliminaires, disons-le, ardues, à se battre contre les 71 autres pilotes les plus talentueux de sa catégorie, Alexis n’a pu aller au bout de la course finale, faute d’un bris mécanique; une profonde déception pour l’athlète exigeant envers lui-même qu’il est.
Il faut dire qu’il avait tout donné précédemment afin d’améliorer ses performances d’une course à la suivante. « Au premier « heat », je pars 13e. Après une course assez folle de seulement 6 tours, je termine en 7e position. Pour les manches 2 et 3, je partais de la 13e place. Au « heat » 2, j’ai remonté en 9e, puis au « heat » 3, en 5e. Ce qui m'a placé à la 11e position sur 72 (les pilotes étaient séparés en deux groupes pour les essais). Lors de la préfinale, je suis parti en 6e place du groupe A », explique Alexis Baillargeon.
Spectateur de cette course impressionnante, le père d’Alexis, Mathieu Baillargeon, avoue avoir été épaté de la performance de son fils. Le pilote remonte à la 3e position, tandis que son coéquipier canadien, Ilie Tristan, termine premier. Coup de théâtre toutefois, une mauvaise pénalité le balaie au 21e rang. À la suite d’un accrochage, « le pare-chocs avant s’est décroché pour moi et Ilie et ça c’est une pénalité automatiquement… Cela n’est pas contestable. Malgré tout, j’ai pu faire la finale », se console-t-il.
©Photo gracieuseté
Alexis Baillargeon, au volant de son bolide.
Détermination sans borne
Aux côtés des 36 meilleurs pilotes au monde, Alexis aborde donc la finale avec sa combativité habituelle. Malgré toute sa détermination, ses espoirs de goûter à la victoire sont cependant de courte durée. Aux premières loges de la fougue intarissable de son garçon, Mathieu Baillargeon se voit profondément touché par l’attitude de ce dernier. À son retour au pays, il témoigne de son admiration pour son fils sur les réseaux sociaux : « Ce qu’il a accompli est au-delà de ce que j’aurais pu espérer. À chaque sortie sur la piste, il était de plus en plus vite. Il s’est battu pour la 1ère place avec les meilleurs au monde. Je suis sans mots… En finale, au premier coin, il a été impliqué dans un accrochage, et juste pour vous donner une idée de sa détermination, les autres pilotes qui étaient dans l'accrochage sont partis, laissant leur kart sur la piste. Lui, il a poussé de toutes ses forces pour sortir son kart du bac à gravier; un kart de 175 lbs. Tous les gens dans les estrades et paddocks l’ont applaudi, même plus fort que celui qui a gagné la course. J’en avais la chair de poule. Il a tout fait pour essayer de finir sa course, mais le câble à gaz était coincé au fond. Donc, après 3 tours il s’est arrêté. Mon Alexis, je dois te le dire, tu es un modèle pour moi. Tu n’abandonnes jamais, tu es un vrai guerrier. Beaucoup de gens ont vu tes exploits partout sur la planète. Garde la tête haute; ton tour s’en vient. Je suis persuadé que tu vas devenir un champion du monde! Tu l’as en toi. »
Pour réserver votre place au spectacle-bénéfice mettant en vedette les artistes locaux Roxanne Desrosiers et Simon Mercure : 514 531-4691. Il est également possible d’encourager Alexis ici : https://shorturl.at/HLVZ9
Commentaires