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Retour27 mars 2024
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Le Croque Touski à ses casseroles pour la cause
Tablée des chefs
©Photo gracieuseté - Caroline Déry
Les 11, 12, 18 et 19 mars, les élèves en intégration sociale de Caroline Déry ont cuisiné 1000 portions de pain de viande, à raison de 250 par jour de travail.
Quatre jours, 1000 petits plats à cuisiner, autant de bouches à nourrir et de cœurs à apaiser; voilà le défi que se sont lancé encore une fois cette année les étudiants en intégration sociale de Caroline Déry, au Centre la Croisée. Pour ces jeunes vivant avec une déficience intellectuelle, le défi Cuisines Solidaires-Éditions Relève lancé par la Tablée des Chefs a quelque chose de plus grand que nature. Au-delà des mets cuisinés, il s’agit pour cette clientèle d’une fierté certaine de faire partie d’un mouvement noble qui rassemble principalement des étudiants en restauration et hôtellerie.
« Les élèves sont sensibilisés à l’insécurité alimentaire, ils prennent conscience qu’ils ont le pouvoir de faire la différence et ils prennent cela très au sérieux. Surtout, ils font « comme les autres », et ça, ça n’a pas de prix », exprime avec admiration l’enseignante Caroline Déry. Depuis cinq ans maintenant, ce sont plus de 5 000 portions que ces jeunes ont remises à Moisson Lanaudière pour les gens dans le besoin dans le cadre du projet de la Tablée des Chefs.
Chaque année, les participants abordent le défi avec beaucoup de sérieux. En effet, celui-ci exige une grande rigueur, alors que le temps est compté pour produire les portions commandées. De plus, il importe de suivre à la lettre la recette et la taille des portions soumises aux cuisiniers par la Tablée des Chefs. « Comme toujours, le professionnalisme, l’implication et le dévouement étaient au rendez-vous. Mes élèves étaient fiers de me dire qu’ils s’étaient couchés tôt la veille et qu’ils étaient en pleine forme pour relever le défi », rapporte Mme Déry.
©Photo gracieuseté - Caroline Déry
Plusieurs élèves de Mme Déry ont développé au fil des ans les compétences nécessaire pour faire le saut vers un milieu de stage ou même vers le marché du travail.
Retombées exponentielles
L’enseignante constate que ce défi leur permet de vivre un stress positif, duquel un sentiment d’accomplissement et de grande fierté ressort. « Ils s’impliquent à fond, avec tout leur cœur. C’est vraiment le don de soi qui ressort de tout ça. »
Face à tous les bienfaits de cette activité sur sa clientèle, Caroline Déry n’a pu faire autrement que de transformer les ateliers de cuisine en un rendez-vous quasi quotidien avec ses élèves. Le Croque Touski, un projet de revalorisation des surplus alimentaires au bénéfice des familles moins bien nanties de la région, est né à la suite de la première édition des Cuisines Solidaires-Éditions Relève à laquelle la Croisée a participé, en 2020.
Depuis, l’enseignante constate une belle progression de ses élèves, qui sont pour la plupart présents depuis le début de l’aventure. « Ils deviennent de plus en plus habiles, ils gagnent en autonomie. Plusieurs d’entre eux font maintenant des repas à la maison. »
De fait, certains élèves ont développé les compétences nécessaires pour envisager des stages à l’extérieur et même une intégration à l’emploi. Le Centre la Croisée travaille d’ailleurs toujours ardemment à développer des partenariats avec des entreprises de la région afin de permettre à sa clientèle d’atteindre son plein potentiel.
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