En entrevue avec L’Action, Sébastien Ruiz raconte qu’il a grandi à Repentigny, mais qu’il a fait ses études collégiales en cinéma à Joliette. « C’est une ville que j’aime beaucoup et qui a un effet poétique. C’est là que j’ai développé mes premières histoires originales. »

L’auteur se dit très inspiré par tout ce qui concerne la météorologie et les crises qui s’ensuivent, comme celle du verglas. Il avait huit ans lors du confinement de 1998 lié au Grand Verglas pendant lequel des Québécois ont perdu l’électricité pendant des semaines et il en nourrit de riches souvenirs. Toutefois, Sébastien Ruiz est aussi fasciné par une autre tempête, qui s’est déroulée un an auparavant, en 1997, et qui est beaucoup moins médiatisée. En effet, la pluie verglaçante des 4 et 5 janvier 1997 a privé 250 000 foyers d’électricité, certains pendant des jours, dans plusieurs régions, dont Lanaudière.

« Cette tempête qui s’est déroulée un an avant la crise de 1998 a une valeur historique et symbolique, surtout considérant toute la nostalgie que Joliette vient susciter chez moi. J’ai donc eu envie de la mettre de l’avant dans mon film. »

Le court-métrage de 25 minutes racontera ainsi l'histoire de la famille Quintal, confinée chez elle à Joliette durant le Grand Verglas. L'arbre à lettres se déroulera en trois actes et notamment les 7 janvier 1997 et 7 janvier 1998, alors que les membres de la famille sont privés d'électricité. Au milieu des tensions créées par ces confinements, une découverte mystérieuse réunira la famille.

Sébastien Ruiz mentionne avoir eu beaucoup de plaisir à effectuer toutes les recherches et à se plonger dans la crise du Grand Verglas. Son film, qui mettra notamment en vedette Margaux Vaillancourt et Frédéric Desager, se déroulera sous la forme d’un huis-clos et sera tourné vers la fin de l’automne ou le début de l’hiver prochain. Il précise qu’on ne verra peut-être pas le verglas, mais qu’on va certainement le ressentir. Le court-métrage se veut une fiction, mais il y aura des références biographiques telles qu’à la fratrie de Sébastien Ruiz.

L’auteur est très fébrile à l’idée d’agir, pour la première fois, en tant que réalisateur. Il souligne que des collaborateurs décrivent son art tel un réalisme magique. « Le film me ressemblera, avec plein de dialogues et de passion. »

L’objectif de la campagne de sociofinancement est d’aider le cinéaste à assumer, entre autres, le salaire des comédiens, des techniciens, la nourriture sur le plateau de tournage, la location des équipements et de la maison où sera tourné le film ainsi que les déplacements des participants. Avec La Ruche, les contributeurs peuvent recevoir des contreparties selon le montant de leur don. Celles-ci incluent notamment l’obtention d’un lien privé pour visionner le film, voir son nom inscrit au générique ou l’obtention d’une paire de billets pour l’avant-première du court-métrage.

« Ce sera une grosse année, mais c’est le temps pour moi d’y aller et de mettre mon rêve de l’avant », confie l’homme de 34 ans.

Alors qu’il oeuvrait comme technicien de plateau, Sébastien Ruiz a pu rencontrer des artistes tels que Jackie Chan et Denis Villeneuve. Il souligne, concernant ces deux monuments du cinéma, à quel point ils sont humbles. « Ils démontrent que c’est possible de vivre de notre passion tout en demeurant authentique. »

Pour participer à la campagne de sociofinancement https://laruchequebec.com/fr/projets/larbre-a-lettres-court-metrage.