Nuit des sans-abris: sensibiliser la communauté à un enjeu d’actualité

  • Publié le 20 oct. 2025 (Mis à jour le 20 oct. 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Vendredi 17 octobre, la 36e édition de la Nuit des sans-abris rassemblait associations, grand public et itinérants à Terrebonne. Une soirée qui permet de mettre l’itinérance au centre des préoccupations alors que la crise du logement touche particulièrement Lanaudière.  

L’hiver approche à grands pas et les températures se rafraîchissent fortement lorsque les Nuits des sans-abris ont lieu à travers tout le Québec. L’objectif de l’événement ? Sensibiliser le grand public.  

Alexandre Folco, directeur de l’association Travail de rue, explique ainsi que la Nuit des sans-abris se veut être un moment de sensibilisation, mais aussi agréable. « C’est un moment de mixité sociale rare, qui permet de déstigmatiser l’itinérance violente », mentionne-t-il. 

Sur la scène du parc, Musik’elles animaient la soirée. Dans une ambiance froide, mais détendue, les citoyens, itinérants et membres d’associations se mélangeaient pour animer le parc du centre de Terrebonne.  Mais la Nuit des sans-abris vise aussi à offrir un moment de répit aux itinérants. Une roulotte distribuait de la nourriture gratuitement, tandis qu’une collecte de denrées et de vêtements était organisée.  

Les personnes âgées particulièrement touchées  

Le chef de service à Terrebonne de l’association d’hébergement d’urgence La HUTTE, Bobby Arpin, explique que les situations qui mènent à l’itinérance sont nombreuses. Pour essayer de toucher le plus de monde possible et de ramener ses usagers vers une affiliation sociale, l’association a mis en place plusieurs programmes. Ainsi, dans le cadre du programme PRISM permet de prendre en charge les itinérants avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, l’association gère 12 hébergements d’urgence dans deux centres, un à Terrebonne et un à Joliette. Mais dans tous les cas, la demande que l’association doit traiter est en augmentation. « En quelques années, la capacité d’accueil de La HUTTE a doublé, mais nous sommes quasiment tout le temps complet. Auparavant, je pouvais avoir un hébergement libre pour une urgence pendant quelques jours. Maintenant, en 12 h, tout est plein », raconte Bobby Arpin.  

Bobby Arpin précise néanmoins que le profil des personnes aidées par l’association est en mutation. Avec la crise du logement actuelle, les personnes âgées constituent une part de plus en importante de la clientèle de l’association. Il explique ainsi qu’il y a « une inquiétude sur les personnes âgées. On voit beaucoup de personnes âgées après une rupture qui se retrouvent à ne pas pouvoir retrouver de logement avec leurs moyens ».  

Mais la crise du logement est bien entendu une source de difficultés supplémentaires pour l’association. « C’est difficile de trouver des logements, cela devient plus long. On est obligé de recourir à de la colocation, par exemple », précise Bobby Arpin. Pour tenter de remédier à la situation, les projets se multiplient. La HUTTE va ainsi construire en propre une soixantaine de logements pour aînées à Saint-Jérôme d’ici 2027. Et une fois cette première expérience réussie, l’association pourrait répliquer l’expérience à Lanaudière.  

Une approche humaine 

Dans le parc René-Lévesque, on retrouvait aussi Nicolas et Élisa, du centre de concertation et d’intervention de proximité de la police de Terrebonne. Dégagés de leurs obligations habituelles de patrouille et de réponse aux interventions d’urgences, les deux policiers travaillent directement avec les organismes sur le terrain.  

« Le but c’est de créer des liens, d’humaniser la police. On veut changer l’image que les itinérants ont de la police, avec une approche plus informelle, plus humaniste », présente Nicolas. Élisa précise aussi qu’« environ un tiers des policiers de Terrebonne ont pris part à une journée en immersion avec nous. Ils ont pu voir aussi la réalité de l’itinérance lorsqu’ils ne répondent pas à une situation d’urgence ».  

« Claude », personne en situation d’itinérance depuis 5 ans, est assez critique sur l’événement. « On dit que c’est la Nuit des sans-abris, mais à 23 h c’est fini et après on peut repartir avoir froid ». Ronald, ancienne personne en situation d’itinérance, abonde dans son sens. « Cette nuit, c’est une fois. C’est une manière de dire “on ne vous oublie pas “ mais, en même temps, il y a de plus en plus d’itinérants. Tout le monde est proche de l’itinérance ».  

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