Pauline Loctin | La sculpture de papier pour se raconter

  • Publié le 3 mars 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Cet hiver et ce printemps, de nouvelles expositions sont présentées au Centre d’art Diane-Dufresne. On peut entre autres y découvrir Les couleurs vives dans l’ombre de l’origamiste Pauline Loctin; une exposition où le pliage et le plissage lancent un appel à l’éveil des sens et à l’interrogation de sa propre mémoire interne.

En effet, la sculptrice qui se spécialise dans le pliage de papiers en tous genres et dans le plissage de tissus propose avec Les couleurs vives dans l’ombre une incursion au cœur de son histoire personnelle. Sous la forme d’une expérience sensorielle traduisant les grandes étapes de son cheminement personnel en lien avec la compréhension de son histoire et de ses origines, Pauline Loctin invite le public à plonger dans leurs propres souvenirs afin d’y dénicher ce qui en résonne.

Arrivée à Montréal il y a 18 ans, l’artiste a grandi en France. Toutefois, née d’une mère algérienne, Pauline Loctin s’est longtemps interrogée sur ses origines. « Ma famille n’a pas parlé de son histoire, explique l’origamiste. On m’a donné mon histoire d’autres manières; donc, dans les odeurs, les couleurs, les paysages, mais souvent, ce n’est pas en mots qu’on m’a raconté cette histoire-là. Cette exposition, c’est vraiment une expérience sensorielle sur le mémoire des sens. »

Image
Pour confectionner ses oeuvres, Pauline Loctin utilise une variété de papiers de qualité qui lui permettent de reproduire différents effets.

Les couleurs se révèlent dans le noir

Cette quête à l’aveuglette des clés du passé expliquant le présent se traduit par une série d’œuvres aux couleurs obscures, auxquelles se mêlent tantôt des sensations olfactives. « C’est pour ça qu’ici, on est dans une pièce tout en noir qui exprime vraiment la partie de ma vie où on ne parlait pas de mon histoire de famille. Je savais des choses, mais je ne savais pas tout. Je n’avais pas le profil complet », mentionne Pauline Loctin. Elle souligne par ailleurs que le noir exploité dans sa démarche artistique ne doit pas être interprété dans le mauvais sens du terme : « Pour moi, le noir, c’est une couleur qui rassemble tout. Toutes les couleurs. »

Et l’explosion de couleurs arrive, quelques pas plus loin. « L’année dernière, j’ai pu enfin retourner dans le pays où ma mère est née qui est l’Algérie et, en fait, j’ai pu redécouvrir tout ce qu’on m’avait donné. En allant là-bas, j’ai compris énormément de choses et cette partie en couleur représente ça », raconte l’artiste. Dans ce second segment de la visite de l’exposition, Pauline Loctin partage aux visiteurs des échantillons sonores ramenés d’Algérie qui ont inspiré ses créations.

Image
Au fil de la visite, le public est appelé à se servir de ses sens, notamment l’odorat et l’ouïe, pour mieux apprécier l’expérience.

Tout comme elle l’a elle-même fait pour saisir les bribes de son histoire, le public doit être à l’écoute de ses sens pour apprécier pleinement l’expérience proposée par Les couleurs vives dans l’ombre. Cette proposition artistique se veut, en somme, un rappel « qu’on vient tous de quelque part. On a tous des ancêtres et des fois ça va se communiquer d’une certaine manière, qui est différente pour tout le monde ». Finalement, Pauline Loctin invite les gens à écouter ce qui, dans leur mémoire, les interpelle au quotidien.

 

 

La magie du papier

Initialement formée en musique comme violoniste, Pauline Loctin a fait la découverte des arts visuels et plus particulièrement du pliage par hasard. Cet accident de parcours est rapidement devenu une véritable passion. Depuis une dizaine d’années, l’artiste poursuit ses apprentissages afin de repousser les limites du papier; un médium aux infinies possibilités lui permettant de s’exprimer pleinement. Elle y consacre aujourd’hui sa carrière principale.

 

Articles les plus consultés

Actualités

Un projet résidentiel de grande envergure s’installe à Charlemagne

À terme, le quartier OVIV comptera plus de 1200 unités.
Samuel Nadeau-Piuze et Lucas Doucet se sont inspirés de festivals comme Le Festif! de Baie-Saint-Paul et La Noce, au Saguenay.
(Photo gracieuseté – Mélo Festival)
Culture

Le Mélo Festival voit grand

Donner aux gens de Repentigny et des environs leur événement musical d’envergure; voilà le défi que se sont lancé les Repentignois Samuel Nadeau-Piuze et Lucas Doucet lorsqu’ils ont jeté les bases de la toute première édition du Mélo Festival qui se déroulera du 6 au 8 juin prochain à la Plaza Repentigny (site de l’aréna de Repentigny).
Le grand chantier de la rue Notre-Dame se poursuit.
Actualités

Repentigny investit 51,7 M$ dans la  réfection de ses infrastructures