Véronique Bannon se réconcilie avec le plaisir du jeu

  • Publié le 4 mars 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 4 minutes

Après plusieurs années loin des projecteurs, l’actrice repentignoise Véronique Bannon est récemment réapparue dans nos écrans, alors qu’elle se retrouve au centre d’une mystérieuse intrigue de la populaire quotidienne Indéfendable. Dans la foulée de ce retour au jeu, l’actrice a accepté de se confier à l’Hebdo Rive Nord sur le cheminement qui lui a permis de retrouver l’équilibre dans sa vie et de pouvoir renouer avec sa passion de toujours.

Ce n’est pas un secret, Véronique Bannon s’est ouverte pour la première fois en 2012 sur ses enjeux de santé mentale. Anxiété, crises de panique, dépression; elle avait dû tourner le dos à sa carrière professionnelle quelques années auparavant. Le mal avait pris trop de place. Jusqu’à lui faire croire qu’elle ne voulait plus de sa propre vie. « Dans le fond, je ne voulais pas mourir. J’étais tannée d’avoir mal à la vie, est aujourd’hui capable d’analyser Véronique Bannon. J’ai des traits TPL [trouble de personnalité limite],et je me punissais. Je me souviens que je pleurais parfois et je me disais que j’étais le pire être humain de la planète. »

L’audace de se choisir

Bien qu’elle eût été un moment tragique, cette tentative de mettre fin à ses jours fut aussi le catalyseur de grands changements dans la vie de celle qui était alors jeune maman. Dès lors, elle s’est choisie; elle et sa santé. « Je ne peux pas dire que le métier m’a nécessairement rendu malade, mais tout ça, c’était beaucoup de pression. […] Un moment donné je me suis demandé ce qui me rendrait heureuse et moi travailler avec les enfants, surtout ceux qui sont en difficulté… je m’attache à eux. »

C’est ainsi qu’elle a osé, il y a quelques années, un retour aux études en éducation spécialisée. Si l’idée de retourner s’asseoir sur les bancs d’école lui paraissait effrayante aux premiers abords, le désir de se définir autrement que par les rôles qu’elle incarnait au petit écran était encore plus grand. « J’y ai vraiment trouvé mon équilibre dans ma vie, poursuit Véronique Bannon, qui s’investit désormais auprès des élèves du préscolaire dans une école de Repentigny. Travailler avec les enfants, ça vient mettre un baume sur quelque chose qui n’était pas réglé de moi quand j’étais enfant. »

Vivre des fiertés

Car, déjà enfant, Véronique se sentait différente des autres; moins heureuse, plus mal dans son corps. Elle explique qu’elle se reconnaît d’ailleurs souvent dans l’insécurité et l’anxiété qu’elle observe chez certaines fillettes auprès de qui elle travaille maintenant. Elle se surprend également à avoir une facilité à tisser des liens de confiance avec d’autres élèves plus réticents à l’autorité. « Je comprends [ce qui se cache] derrière le comportement. Comme moi, j’avais l’impression qu’on me jugeait tout le temps. Ils sont tellement petits, je ne veux pas qu’ils partent avec ça », assure-t-elle. En intervenant auprès de ces enfants, Véronique Bannon dit avoir trouvé la plus belle façon qui soit de se sentir utile et valorisée. « Quand tu commences à goûter à être fière de toi, que tu arrêtes de te taper dessus; c’est le fun ! De savoir que peut-être aujourd’hui j’ai fait une petite différence dans la vie d’un enfant, c’est concret et tout le monde est gagnant. »

« Travailler avec les enfants, ça vient mettre un baume sur quelque chose qui n’était pas réglé. »

– Véronique Bannon

Le plaisir de jouer

Mais, en plus de lui avoir fait découvrir une nouvelle passion, ce pas de recul lui permet aujourd’hui d’aborder le milieu artistique et le métier de comédienne sous un tout nouvel angle, plus sain pour la femme vivant avec la maladie qu’elle accepte maintenant être. « Quand je joue, j’ai du plaisir à jouer. Avant, je me mettais énormément de pression. Quand on m’offre quelque chose, je me demande si j’ai envie de faire ça. Ma vision du milieu a changé et je ne vis plus juste à travers le fait que je suis comédienne. »

Quand on lui a offert le rôle dans Indéfendable, en septembre dernier, Véronique Bannon admet avoir beaucoup hésité à revenir dans l’œil du public, par crainte de retomber dans de vieilles habitudes; elle qui ne se cache pas de vivre encore des périodes de rechute à l’occasion. Après avoir sauté le pas, elle a réalisé que le fait de revenir à son métier d’éducatrice entre les jours de tournage lui permettait de la ramener sur terre. « J’ai vraiment eu du fun. C’était un beau personnage et j’ai du vécu, alors je pouvais lui donner du jus à ce personnage et j’avais un équilibre quand je revenais chez moi », constate-t-elle.

Aujourd’hui plus forte grâce à l’aide qu’elle a su chercher et aux outils qu’elle a développés au fil du temps, Véronique Bannon dit avoir envie et être prête à reprendre peu à peu plus d’espace dans le paysage télévisuel québécois. Elle encourage par ailleurs tous ceux et celles qui ressentent de la détresse à ouvrir le dialogue : « Quand t’es dans le néant, ça fait tellement peur, alors il faut juste essayer d’en parler. Si on ne peut pas en parler à nos proches, vraiment d’aller chercher de l’aide, il y a plus de ressources qu’avant.  Ça ne guérit pas tout seul et je ne serais pas là aujourd’hui si je n’avais pas eu cette aide, si je ne m’étais pas fait ce cadeau-là ».

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