Isabelle Hayeur pose un regard critique sur l’urbanisation

(Photo gracieuseté)
(Photo gracieuseté)

L’artiste de l’image Isabelle Hayeur est la quatrième invitée de l’exposition Identités paysagères présentée tout l’été au Centre d’art Diane-Dufresne, à Repentigny. Tout comme elle le perçoit dans l’œuvre de Marc-Aurèle Fortin, Isabelle Hayeur propulse la nature au premier plan, à travers ses photographies et ses vidéos, dans une approche critique entourant les thèmes de l’urbanisation et de l’environnement. L’Hebdo Rive Nord s’est entretenu avec elle. 

« Ce qui est assez particulier dans son travail – ça m’a toujours frappée – c’est lorsqu’il représente un village; ce sont toujours les arbres et la nature qui sont mis en avant », commente d’emblée Isabelle Hayeur, au sujet du travail de Marc-Aurèle Fortin; un artiste qu’elle admire et respecte. Ce point de vue où l’environnement domine l’espace, dit-elle, rejoint la vision qu’elle dépeint elle-même à titre de photographe-vidéaste; elle qui s’intéresse aux problématiques liées à l’aménagement du territoire.

Plaidoyer pour l’environnement

Alors que Marc-Aurèle Fortin était actif à l’époque où le Québec se développait et où on avait foi dans la modernité, l’artiste admire que celui-ci ait choisi de laisser son regard posé sur la nature, avant le patrimoine bâti. En ce sens, Hayeur perçoit son propre travail comme une suite logique au discours de Fortin : « il mettait de l’avant la nature, moi je montre que cette nature-là est malmenée ». Décrivant sa démarche de création comme une critique urbanistique et environnementale, la photographe estime que son travail est devenu plus engagé et politique dernièrement.

Dans cette exposition les œuvres de chaque artistes se marient dans une invitation à réfléchir l’aménagement du territoire. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

« J’interviens, poursuit-elle, à un moment où on est critique par rapport à la notion de progrès et par rapport à la modernité, la post-modernité, au surdéveloppement, à la surconsommation, la pollution. Donc, à une époque où on parle plutôt de décroissance. » En cohérence avec ce discours, Isabelle Hayeur a sélectionné pour l’exposition à Repentigny une série de photos et de vidéos qui faisaient échos aux paysages de la région et d’ailleurs; des paysages malmenés, altérés, défigurés, mais qu’on peut encore sauver, insiste-t-elle.

Dans cette photo, Isabelle Hayeur illustre la dualité entre le patrimoine qui tente de se tenir debout dans un monde où on cherche à développer chaque parcelle de terre. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

De l’espoir pour l’avenir

À son sens, deux de ses œuvres sortent du lot : « Ce sont deux grandes photos panoramiques où on voit une maison ancestrale entourée de condos, de nouveaux développements. Celles-là, particulièrement, je trouvais qu’elles étaient vraiment pertinentes pour le contexte ». À travers ces images croquées par sa lentille, Isabelle Hayeur dénonce le concept de ville de banlieue, « où on construit encore rapidement sur des terres agricoles ».

En visitant et en appréciant ses œuvres, l’artiste souhaite que le public « s’interroge sur les notions de développement et de l’environnement qui est malmenée; du sort qu’on réserve à la nature et aux écosystèmes, mais qu’il retienne aussi qu’on est dans une époque qui parle beaucoup de résilience et de régénération », conclut-elle, dans un message teinté d’espoir pour l’avenir.

 

Identités paysagères met également en valeur les œuvres de Jimmy Perron, François Lauzier, Carine Khalifé ainsi que des pièces historiques de Marc-Aurèle Fortin lui-même. L’exposition est ouverte au public jusqu’au 28 septembre prochain. 

 

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