Une exposition immersive signée par Richard Langevin

Avec « Continuum », le sculpteur et créateur Richard Langevin présente sa toute première exposition rétrospective en carrière. Jusqu’au 1er octobre, les visiteurs seront à même de découvrir des œuvres phares qui ont teinté le parcours de l’artiste multidisciplinaire, de même que plusieurs réalisations inédites.

En entrant dans la salle d’exposition du Centre d’art Diane-Dufresne (un nom évocateur pour Richard Langevin, conjoint de Mme Dufresne), le public est tout de suite transporté dans un autre univers. Le son des vagues y est amplifié par un éclairage miroitant, magnifiant l’œuvre principale, Les Bélugas. Cette sculpture composée de lattes de bois se veut imposante, à l’image des mammifères qu’elle représente. « J’utilise des matériaux très simples, précise Richard Langevin en entrevue avec l’Hebdo Rive Nord. Dans ce cas-ci, il s’agit de feuilles de 4×8 achetées dans un magasin de grande surface. Je place des pièces ensemble puis l’œuvre prend vie avec l’équilibre et la tension des matières. J’aime également jouer avec la transparence. »

Crédit : Renée-Claude Doucet
Richard Langevin devant la pièce maîtresse de l’exposition, « Les Bélugas ».

Plusieurs autres pièces imposantes ornent l’espace. Par exemple, la saisissante installation Embâcle/Débâcle, qui revisite l’époque de la drave au Québec. « C’est un hommage à nos draveurs, soutient l’artiste. Je viens d’une région qui est venue au monde par le bois, le Saguenay-Lac-Saint-Jean. J’ai vécu ma jeunesse avec des lacs recouverts de pitounes… L’installation interpelle les bucherons, qui devaient être téméraires pour développer le secteur. » Composé de billots de bois superposés, le montage tient de lui-même, grâce à un principe physique de Léonard de Vinci.

Crédit : Renée-Claude Doucet
La saisissante installation « Embâcle/Débâcle » revisite l’époque de la drave au Québec.

Les visiteurs seront également surpris par la collection de scies mécaniques, un outil qui devient ici une œuvre d’art; un outil qui a également permis de donner vie à de nombreuses pièces en bois. C’est le cas du totem créé par M. Langevin de même que cette assemblée mystérieuse que l’artiste nomme les « sentinelles ». Ces pièces sont d’ailleurs issues d’un chêne tombé sur le terrain du couple il y a quelque temps.

Une continuité

Richard Langevin a nommé l’exposition « Continuum » puisqu’elle lui a permis d’achever des pièces déjà entamées, mais aussi parce qu’elle pose un regard vers le passé. Ainsi, l’aspect rétrospectif de l’exercice est savamment exploité avec une ligne du temps.

« Le babillard raconte tout mon cheminement artistique. J’ai fait un peu comme les détectives en plaçant un fil qui relie des moments marquants. On y retrouve mon parcours de sculpteur, mes études, mes contrats publics, mon poste d’enseignant à l’Université du Québec à Chicoutimi ainsi qu’au Cégep de Jonquière. Puis, il y a eu mon arrivée à Montréal avec la fondation d’une école d’infographie. C’est par la suite que l’on m’a approché pour travailler avec Diane Dufresne pour un vidéoclip intégrant la technologie 3D. C’était très novateur au début des années 90. Je suis donc allé voir le tournage du vidéoclip et c’est là que nous nous sommes connus Diane et moi. Par la suite, en plus de tomber amoureux, nous avons travaillé ensemble… autant sur scène qu’en galeries.

Crédit : Renée-Claude Doucet
L’aspect rétrospectif de l’exercice est savamment exploité avec une ligne du temps.

Diane Dufresne à l’honneur

En complément de l’exposition de Richard Langevin, le Centre d’art Diane-Dufresne présentera à compter du 24 juin, Artchéologie, un volet signé par Diane Dufresne elle-même. Des sculptures d’argile à l’image d’une civilisation passée mystérieuse seront à l’honneur. M. Langevin y assure pour sa part la mise en place. « Nous allons découvrir une espèce de société, une tribu, avec de nouveaux humains, un peu asiatiques, un peu africains, un peu extraterrestres. On y présente seulement les têtes, avec des expressions », explique Richard Langevin.

C’est donc un été riche de culture qui attend les citoyens de Repentigny ainsi que les visiteurs du Centre d’art Diane-Dufresne au cours des prochaines semaines. « Pendant la période estivale, nous recevons toujours de grandes expositions, des événements uniques. Les créations de Richard Langevin sont des œuvres qu’on ne verra pas ailleurs. Nous offrons donc une expérience spécifique aux résidents du secteur. J’espère qu’ils viendront en grand nombre », de partager le maire de Repentigny, Nicolas Dufour.   

Partie prenante de l’Espace culturel de Repentigny, le Centre d’art Diane-Dufresne se veut un des joyaux de la ville. L’administration a bien l’intention de s’en servir comme moteur économique. « Avec des installations comme les nôtres, je n’ai aucun doute que nous sommes capables d’améliorer l’offre gastronomique et alimentaire du centre-ville. On espère également pouvoir mieux accueillir les visiteurs dans un avenir rapproché, notamment avec un hôtel », termine le maire Dufour.

Soulignons que des rencontres avec l'artiste Richard Langevin et des activités complémentaires à l'exposition en vedette sont proposées au public. Tous les détails au espaceculturel.repentigny.ca.