Dans cette optique, avec sa collègue en Arts, lettres et communication, Joselle Baril, il mettait sur pied il y a 15 ans la soirée Art et Solidarité visant à soutenir divers organismes humanitaires. L’édition 2024 se déroulait le 2 mai dernier.

Réunis au Théâtre du coin du Cégep de Lanaudière à L’Assomption, 16 étudiants artistes ayant produit des œuvres dans le cadre de leur cours d’arts plastiques avec Marie-Pier Lopez mettaient à l’enchère le fruit de leur travail. En collaboration avec une dizaine d’étudiants membres du Comité environnement et droits humains du cégep, ils ont organisé un encan silencieux où une centaine de visiteurs sont venus admirer leur travail et encourager la cause soutenue cette année : l’accès à l’eau potable dans les régions défavorisées des pays en développement.

Creuser des puits; sauver des villages

Depuis 2 ans, Art et Solidarité s’est associée à Puits et poulies, une petite ONG (organisation non gouvernementale) qui creuse des puits dans le but de sauver des villages au Sénégal. « Il y a deux ans, on avait amassé plus de 3000 $ et grâce à ça, Puits et poulies a pu creuser deux puits dans deux villages différents au Sénégal; ce qui fait qu’on a sauvé deux villages, deux fois plusieurs centaines de personnes », se réjouit Hugues Brouillet.

Cette année, les 16 œuvres vendues ont permis de récolter un peu plus de 2 500 $. Avec cette somme, l’enseignant en philosophie espère que l’organisme humanitaire pourra avoir une aussi grande portée que par le passé.

En effet, les équipements qui découleront du don versé par le Cégep permettront à d’autres villageois de réduire la prévalence de certaines maladies, en plus de rendre possibles des travaux d’agriculture et de permettre aux enfants de demeurer sur les bancs d’école, à défaut de devoir marcher des kilomètres chaque jour pour rapporter un peu d’eau au village.

Un impact quantifiable

La décision d’encourager de petites ONG n’est pas anodine. En les choisissant, les fondateurs de la campagne Art et Solidarité apprécient le lien de proximité qui peut être tissé entre les deux parties. « Ce qui est assez charmant, c’est que nous avons vu les deux puits en photo et les puits s’appellent Art Solidarité 1 et Art Solidarité 2 », mentionne M. Brouillet. En plus de ces noms significatifs, l’appellation Cégep à L’Assomption apparaît sur les installations creusées par Puits et poulies.

« Quand on ouvre les yeux et qu’on regarde dans quel monde on vit, on s’aperçoit bien des inégalités effroyables qu’il y a partout. Pour moi, en tant que prof d’éthique et politique, entre autres, et même pour ma collègue Joselle qui est impliquée au Comité environnement et droits humains, il faut nécessairement faire sa part parce qu’on fait partie des plus que privilégiés de cette planète », commente-t-il pour expliquer l’importance de cette activité proposée aux élèves depuis 15 ans.

Année après année, il est ravi de constater l’intérêt renouvelé des étudiants pour celui-ci. Leur volonté de sauter à pieds joints dans l’aventure pour faire partie du changement le touche particulièrement.

Grâce au maillage orchestré avec sa collègue entre les étudiants en Art, lettres et communication et ceux du Comité environnement et droits humains, Hugues Brouillet a d’autant plus le sentiment d’ouvrir les horizons aux étudiants qui croisent sa route.

« On se demandait comment amener les étudiants d’Art, lettres et communication à faire quelque chose au niveau humanitaire et comment amener nos étudiants du Comité environnement et droits humains à avoir des préoccupations de nature esthétique. » Au terme de 15 années d’encans Art et Solidarité couronnés de succès, on peut dire que la réponse, Hugues Brouillet et Joselle Baril l’ont trouvée.