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Persévérance scolaire

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14 février 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Il n’est jamais trop tard pour croire en soi

L’histoire de Jonathan

Caroline Komar et Jonathan Legros

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Jonathan Legros peut compter sur le soutien de son intervenante Caroline Komar pour persévérer à travers les obstacles.

Jonathan Legros fait état d’un parcours parsemé de nombreuses embûches. Santé précaire, difficultés scolaires, revers en emploi; Jonathan aurait pu se résigner à tout abandonner. Cependant, au plus profond de lui-même, il était toujours alimenté de cette flamme qui le poussait à essayer encore; à se munir des outils qu’on lui tendait. Aujourd’hui âgé de 31 ans, en voie d’obtenir son diplôme d’études secondaires et déterminé à entreprendre une formation professionnelle, Jonathan Legros est un modèle de persévérance et la preuve vivante qu’il n’y a pas d’âge pour oser rêver et atteindre ses buts.

« J’ai toujours voulu avoir un diplôme », lance d’emblée l’étudiant. Bien malgré lui, les astres n’ont pas toujours été alignés pour lui paver la voie de la réussite. Dès son jeune âge, des problèmes de santé le forcent à s’absenter régulièrement de l’école, puis le mènent à échouer des années scolaires. « On voulait m’envoyer à l’école secondaire de l’Amitié, dans une classe spéciale de troubles de comportement […], mais je n’avais pas de trouble de comportement, j’étais juste pourri à l’école », raconte Jonathan, qui a grandi à L’Épiphanie et qui réside aujourd’hui à L’Assomption.

Incompris quant à ses réels besoins, le jeune homme finit par quitter l’école à l’âge de 16 ans. Bien qu’il s’efforce de se tailler une place sur le marché du travail, sans diplôme et traînant avec lui un problème de santé invalidant, Jonathan peine à décrocher des emplois intéressants et à les conserver plus de quelques mois.

Ne jamais abandonner

C’est lorsqu’il se retrouve sur l’aide sociale qu’on lui parle pour la première fois du Carrefour jeunesse-emploi L’Assomption (CJELA), il y a de cela plusieurs années déjà. Sans hésiter, Jonathan Legros cogne à la porte de l’organisme pour obtenir de l’aide. C’est dans sa nature. Abandonner ne fait pas partie de son vocabulaire. C’est dans le but de se trouver du travail qu’il fait d’abord appel aux services du CJELA. Il ne parvient toutefois pas à dénicher le bon milieu professionnel où s’épanouir en dépit de ses limitations.

À travers ses démarches, il tente à quelques reprises de terminer son secondaire, mais il est tétanisé à l’idée de se retrouver face à une feuille d’examen. « Ça allait bien (les études), mais rendu aux examens, je bloquais. J’étais malade, j’avais de la difficulté à rentrer dans la salle d’examen », se souvient-il.

Jonathan Legros

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Il y a sept mois, Jonathan a entrepris un nouveau retour aux études qui s’est avéré plus fructueux que jamais.

C’est pourquoi, lorsqu’il s’est à nouveau rendu à l’évidence il y a quelques mois que sa meilleure option était de terminer ses études, son intervenante Caroline Komar a immédiatement su qu’il fallait d’abord et avant tout cibler les bons objectifs et identifier une formule qui permettrait à Jonathan de vivre des réussites. « Dans mon travail, c’est vraiment important de prendre le temps de créer un lien significatif avec les jeunes, donc on a eu plusieurs rencontres question d’apprendre à se connaître et bien déterminer l’objectif qui allait être réaliste pour Jonathan dans le respect de son rythme et de ses limites. Après, c’était de trouver la bonne formule parce que je savais que ça n’avait pas fonctionné les deux dernières fois qu’il avait tenté un retour aux études », explique l’intervenante psychosociale. C’est finalement sur une formule à distance qu’elle et Jonathan ont misé pour ce nouveau retour aux études amorcé il y a sept mois. Jumelé à une bonne préparation incluant la gestion des différentes sources d’anxiété liées aux examens qui doivent être effectués en présentiel, Jonathan Legros semble avoir mis la main sur une formule gagnante.

Une formule à sa mesure

Bien qu’il ne se rende pas à l’école pour étudier, le raccrocheur a un plan de match bien précis. Quatre jours par semaine, il se rend à la friperie-café du CJELA, Placard & cie, où il s’installe pour travailler dans ses cahiers d’apprentissage quelques heures par jour. De plus, il se concentre sur une seule matière à la fois. Au besoin, il peut compter sur le soutien de son intervenante qui répond toujours présente pour l’encourager. « Caroline est toujours là, je peux toujours lui parler. Elle m’encourage chaque fois que j’entre dans le bureau; elle me dit de ne pas lâcher. Elle m’aide pour mon stress, elle m’a donné de très bons trucs parce que le premier examen que j’ai fait, j’ai eu peur de ne pas être capable de rentrer, mais quand je suis arrivée à l’école ç’a été #1 », rapporte-t-il avec fierté.

« Jusqu’à présent c’est une belle réussite, ajoute Caroline Komar. Il avance bien, il a un bon rythme et il réussit ses examens. Évidemment, il y a des « up and down ». C’est possible que parfois ça aille moins bien. Jonathan est au courant et je pense qu’il se démarque par sa persévérance, mais il se démarque aussi beaucoup par son degré d’implication et de motivation. Moi et mes collègues, on le remarque beaucoup. » Jonathan a d’ailleurs été nommé dans le cadre du Gala de la persévérance scolaire, propulsé par le CREVALE, qui se déroulait ce lundi 12 février.

L’intervenante est fière de voir Jonathan goûter au succès. Grâce à la formule articulée autour de ses besoins, l’étudiant a pu gagner beaucoup de confiance en lui rapidement, dès le début de sa formation. « Je suis fier d’avoir réussi à me rendre plus loin que je ne l’ai jamais fait », de conclure Jonathan Legros. Une fois qu’il aura son diplôme en poche, il planifie d’entreprendre une formation professionnelle en soutien informatique; un domaine qui colle à ses intérêts et qui représente un objectif réaliste en fonction de ses enjeux de santé. Chose certaine; le succès est aujourd’hui plus que jamais à sa portée.

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