14 février 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

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©Photo Marie-Christine Gaudreau

Stéfanie Bergeron enseigne le français, en plus d’être enseignante-ressource à l’école secondaire Félix-Leclerc.

Le résultat, la note; est-ce si important ? Ce n’est pas ce que pense Mme Stéfanie. Elle estime qu’on devrait d’abord féliciter les efforts, l’étude et la progression. « Si tu as eu 60 %, mais qu’à l’examen précédent tu avais eu 30 %, c’est une réussite totale. Trente pour cent de plus, c’est énorme », s’exclame Stéfanie Bergeron. Comme enseignante de français et encore davantage dans son rôle d’enseignante-ressource, elle s’efforce de transformer le sentiment d’inefficacité en réussites. Pour ce faire, elle prend le temps de souligner les bons coups et surtout de démontrer aux élèves qu’elle accompagne qu’elle est là pour eux. En s’impliquant comme enseignante-ressource, Mme Stéfanie voit sa prise en charge de groupes allégée dans le but de consacrer ce temps libre à l’accompagnement individualisé auprès d’élèves à risque de décrocher.

« On pense qu’ils sont grands, mais ce sont encore des enfants, témoigne-t-elle. Ils sont en construction, ils ont besoin d’être valorisés et ça vaut tout autant pour eux de souligner leur progression. » C’est pour cette raison qu’elle s’engage pleinement dans son rôle. De temps à autre, elle passe par exemple visiter ses élèves dans leur classe. Sans un mot, elle trace un bonhomme sourire sur le coin de leur agenda. « Ça peut paraître anodin, mais l’élève est content, il sourit. Juste ce sourire-là, ça lui permet d’être encore là le lendemain, parce que quelqu’un s’est soucié de lui et a pris la peine de vérifier qu’il était encore là. »

©Photo gracieuseté

Dans sa classe, Mme Stéfanie accorde une importance particulière aux suivis personnalisés auprès de ses élèves.

Persévérer, un mode de vie

À son avis, la persévérance est une façon de vivre qui s’applique à toutes les sphères de la vie plutôt que la voie tracée vers un objectif précis. La motivation étant souvent éphémère, Mme Stéfanie oriente davantage son approche sur le changement des habitudes de vie, à partir d’objectifs réalistes pour chacun, afin de rendre la transformation permanente.

Ce mode d’intervention, dit-elle, a le pouvoir de renforcer l’estime personnelle des jeunes et de les impliquer réellement dans la démarche. « « Il faut que tu continues » devrait devenir « Je veux continuer ! ». Il faut ramener la réflexion au « je » pour changer notre conception », mentionne l’enseignante-ressource.

C’est donc sur cette voie qu’elle travaille avec les élèves qui présentent des signes de démotivation scolaire. À partir de partage d’expériences, d’identification d’enjeux et d’objectifs graduels, Stéfanie Bergeron bâtit un plan personnalisé conjointement avec l’élève dans le but de l’amener à vivre des fiertés et des réussites à sa mesure. « Souvent les élèves amènent eux-mêmes la solution, constate-t-elle. Ils sont brillants. Ils ne veulent pas vraiment décrocher, mais ils ne savent plus quoi faire. En enseignement-ressource, je peux aller au bout des choses; les aider réellement. C’est cliché, mais je vois la petite lumière dans leurs yeux. Ils sentent qu’ils ont un petit privilège, qu’il y a quelqu’un qui est là pour eux. » Et pour Mme Stéfanie, il n’y a rien de plus gratifiant que ce sentiment de faire une vraie différence, d’offrir la chance à un enfant d’atteindre son plein potentiel.  

En cette semaine de la persévérance scolaire, elle se permet de rêver un peu. Elle espère qu’un jour, tous les élèves qui en ont besoin puissent avoir accès à l’enseignement-ressource. « Même avant de faire de l’enseignement-ressource, mes élèves ont toujours été très importants pour moi. Je les adore et je veux les amener le plus loin possible dans leurs compétences. Je fais beaucoup de suivis individuels quand on entame le processus pour se préparer à l’examen ministériel. » Stéfanie Bergeron croit fermement au pouvoir de la relation d’un à un. Dans un système où les jeunes sont susceptibles de vivre beaucoup de stress face au choix de carrière qu’ils sont appelés à faire à un très jeune âge, l’enseignante estime qu’il est essentiel de leur rappeler que de ne pas savoir ce que l’on veut faire de notre vie à 16 ans ne représente pas un échec. « Il n’y a pas de bon chemin. Fais des expériences ! Tu vas faire des erreurs, tu vas apprendre et tu vas vivre des réussites. » Tous les élèves, est-elle convaincue, devraient croiser sur leur chemin une personne qui leur transmettra cet important message.

Le conseil de Stéfanie

Inciter votre enfant à s’impliquer dans une activité un projet, une passion à l’école. « Il faut que l’élève soit impliqué dans une activité parascolaire, que ce soit sportif, du théâtre, de la radio étudiante, peu importe. Ce qui est prouvé, c’est que la première influence du jeune c’est son entraîneur, peu importe le domaine. Peut-être qu’il n’éprouve pas de plaisir dans ses cours, mais le mardi, quand il a sa pratique d’impro, il attend juste ce moment et c’est suffisant pour le garder à l’école et motivé. »