Mais ce n’est pas tout. Vous l’avez peut-être reconnu dans le récent vidéoclip Si je commençais de Ludovick Bourgeois, le grand gagnant de La Voix et l'été dernier dans Demain matin Montréal m'attend.

« Un jeune de 22 ans qui sort du conservatoire et qu’on retrouve au TNM dans Poésie, sandwich et dans une autre pièce au TNM la même année, qui gagne le Prix Olivier Reichenbach, tout ça en moins d’un an et demi, a fait beaucoup de brouhaha dans le milieu théâtral. »

Le comédien natif de Repentigny enchaîne : « J’ai toujours aimé ça sortir du lot, du cadre, sans nécessairement attirer l’attention, car ma nature est faite comme ça. Même quand on joue à des jeux en famille, j’ai tendance à prendre le chemin le plus difficile. »

Gabriel confie qu’il a su assez vite que le théâtre deviendrait en quelque sorte sa maison alors qu’il étudiait au Cégep Marie-Victorin dans le programme d’interprétation théâtrale. « J’étais un professionnel de la niaiserie, les gens me disaient : “tu devrais faire de l’impro, tu es drôle”. Ma nature m’a envoyé rapidement vers le théâtre alors que j’étudiais au Cégep Marie-Victorin, mais je ne m’attendais pas à ce que ça prenne autant d’ampleur. Je pense que je sortais quand même du lot, car j’ai vraiment un intérêt pour le théâtre. »

L’année suivante, il s’est inscrit au Conservatoire d'art dramatique de Montréal et c’est là que l’entonnoir se refermait encore plus vers ce qu’il voulait faire dans la vie.

Gabriel ne cache pas sa chance d’avoir été remarqué par l’acteur et metteur en scène Serge Denoncourt alors qu’il était encore au conservatoire. « Il cherchait un Roméo pour Roméo et Juliette et il ne l’avait pas encore trouvé. Avoir une audition quand tu es encore à l’école, ça donne un boost de confiance. J'allais jouer au TNM et c’était extraordinaire, Roméo a été mon premier rôle. »

« Ce ne sont pas les rôles [au TNM] qui m’ont fait connaître, mais les gens qui m’ont aidé à me rendre là comme Serge Denoncourt. Jouer pour Serge est un plus, mais jouer avec des gens comme Maxime Denommée, qui a fait notre première mise en scène au conservatoire aussi. » C’est d’ailleurs ce dernier qui a parlé de Gabriel à Loui Mauffette, attaché de presse au TNM, et qui l’a enligné vers l’Agence Goodwin, reconnue comme une référence dans le milieu culturel.

Pour la première fois de sa vie, il vit bien de son métier de comédien : « Je n’ai pas besoin de travailler dans un restaurant ou dans un bar et ça fait du bien, mais c’est juste depuis cette année. »

Aux jeunes qui seraient tentés de suivre sa trace, il répond : « Croyez en vos rêves, même si c’est un peu quétaine, mais croyez-y intensément. Persévérer, persévérer, travailler fort et à un moment donné, je ne peux pas croire que pour quelqu’un qui travaille aussi fort, le timing n’arrivera pas dans sa vie. »

Parmi les projets à venir, il y a la tournée Demain matin Montréal au printemps prochain. Et où se voit-il dans dix ans? « Je veux en profiter au maximum, je ne sais pas où je vais être, mais je ne veux pas me décevoir », conclut-il avec le sourire.