Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Justice

Retour

07 mars 2017

Des victimes alléguées de Jacques Taillefer témoignent

L'ancien professeur de musique aurait abusé sexuellement de deux sœurs

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

JUSTICE. Deux sœurs ont témoigné lundi avoir été victime d'attouchements sexuels de la part d'un ancien professeur de musique de Repentigny dont le procès débutait au palais de justice de Joliette.

Lire aussi: Il aurait mis de l'argent dans son soutien-gorge après en avoir abusé

Lire aussi: Jacques Taillefer aurait abusé de deux de ses élèves de musique

Lire aussi: Jacques Taillefer aurait entretenu une relation amoureuse avec l'une de ses présumées victimes

Lire aussi: Frotter les cuisses et taper les fesses, « dans le temps ça se faisait » selon Jacques Taillefer

Lire aussi: L'ancien professeur de musique Jacques Taillefer doit revenir en cour en août

Jacques Taillefer, 73 ans, aurait fait 10 victimes mineures sur une période de 35 ans, entre 1979 et 2014, dans Lanaudière, dont les deux sœurs. Les victimes alléguées avaient entre six ans et 18 ans au moment des faits reprochés.

Agression sexuelle, atteinte à la pudeur, contact sexuel, grossière indécence, incitation à des contacts sexuels, l'ancien professeur de musique fait face à 21 chefs d'accusation, dont six concernent les deux sœurs.

Avec ses pieds

Arianne*, aujourd'hui âgée de 51 ans, aurait été victime de Jacques Taillefer quand elle avait entre 13 ans et 16 ans.

Elle a affirmé s'être alors retrouvée à la résidence secondaire de l'accusé à Saint-Jean-de-Matha où il lui aurait fait des attouchements aux parties génitales avec ses pieds.

Selon elle, il y avait plusieurs personnes dans la résidence, mais ils étaient tous les deux seuls au salon.

« Il y avait un film à la télé, je le regardais et lui aussi. Il était assis à un bout du divan trois places et moi à l'autre. Il a frotté ses pieds sur mes parties génitales par-dessus mes vêtements », a-t-elle dit.

Selon elle, l'attouchement aurait duré une vingtaine de minutes.

« Je n'ai rien fait pour le décourager ni pour l'encourager. J'étais à la fois surprise et flattée d'avoir l'attention d'un homme. C'est bizarre, mais c'est ça », a-t-elle dit.

Violent

Quelques mois plus tard, alors qu'elle se trouvait une fois de plus à la résidence secondaire de l'accusé, celui-ci l'aurait empoignée violemment et l'aurait embrassée.

« Il m'a retourné et m'a embrassé très fort. Ce n'était pas doux, c'était vraiment violent. J'ai eu peur de me faire violer. Ça s'est terminé et il a dit un truc du genre: "il faut s'en aller parce qu'il ne faut pas qu'on nous voie ici ensemble" », a-t-elle décrit.

Arianne a affirmé qu'elle était « un peu amoureuse » de l'accusé à cette époque.

Caresses demandées

Quelques mois plus tard, alors qu'Arianne est retournée à la résidence secondaire de l'accusé, celui-ci serait allé plus loin et lui aurait demandé de lui caresser son sexe.

« Nous étions dans la grange. À mon souvenir, j'étais rendue au deuxième étage puis Jacques [Taillefer] était là. Ses pantalons étaient baissés et il m'a demandé de le toucher et de le caresser. Je l'ai fait », a-t-elle témoigné.

À cette époque, Arianne n'avait pas encore eu d'expériences de ce genre avec d'autres hommes.

Arianne n'a parlé de ce qui s'est passé au début de son adolescence que des années plus tard, lors d'une thérapie.

Article de journaux

Elle a décidé de porter plainte après la parution d'un article de presse au sujet Jacques Taillefer paru à l'automne 2014, concernant une autre victime alléguée.

« Je ne l'ai pas fait avant parce que je pensais qu'il n'y avait juste moi. Mais quand l'article a paru, je me suis dit que c'était de mon devoir d'appeler », a-t-elle dit.

Sa sœur plus jeune, Élodie*, aujourd'hui âgée de 46 ans, a elle aussi porté plainte à la police après avoir vu l'article paru dans un média local.

Élodie a témoigné qu'elle avait environ 12 ans quand Jacques Taillefer lui aurait aussi fait des attouchements sexuels à deux reprises.

« Juste un rêve »

Élodie a affirmé qu'elle était proche d'une des deux filles de Jacques Taillefer.

En 1982, elle serait allée chez l'accusé, à Charlemagne, pour fêter la Saint-Jean-Baptiste avec sa fille. Élodie prétend avoir dormi là, dans la chambre d'un des quatre enfants de l'accusé.

« Dans la nuit, il est venu dans ma chambre. Il a commencé par dire qu'il faisait chaud. Il a enlevé les couvertures. Il a soufflé sur mon corps en remontant mon t-shirt. Puis, il m'a embrassé les seins, les a sucés, et il m'a embrassé avec la langue » a-t-elle décrit, mentionnant qu'elle s'était figée dans son lit.

« Quand il est sorti de la chambre, il a dit: "C'est juste un rêve", a-t-elle ajouté. Le lendemain, je lui ai dit que des becs, je n'en voulais plus. »

Jacques Taillefer aurait aussi touché le bas de ses seins alors qu'elle se trouvait à sa résidence secondaire de Saint-Jean-de-Matha.

« Je peinturais une maison de poupée et il me tenait à la taille. Il a monté sa main et a touché le bas de mon sein. Je tentais de m'étirer le corps [pour l'en empêcher] », a-t-elle dit.

Le procès de Jacques Taillefer doit se poursuivre mardi ainsi que pour les deux prochaines semaines. La poursuite, représentée par Me Valérie Michaud, doit faire entendre un peu plus d'une quinzaine de témoins.

*Arianne et Élodie sont des noms fictifs puisqu'il y a une ordonnance de non-publication sur l'identité des victimes alléguées de Jacques Taillefer.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Repentigny - Caméléon Média