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08 mars 2017

Geneviève et Arianne, des marathoniennes plus grandes que nature

©gracieuseté

JOURNÉE DE LA FEMME. Elles ont remporté les honneurs l'une à la suite de l'autre lors du Marathon de Montréal. En 2015, c'est Geneviève Asselin-Demers qui franchit la ligne d'arrivée en deux heures, cinquante-neuf minutes et l'année suivante, c'est au tour d'Arianne Raby de monter sur la plus haute marche du podium avec un temps de deux heures, quarante-huit minutes.

Les deux gazelles de Repentigny ont pris tout le monde par surprise lors de leurs performances mémorables, même si elles avaient toutes deux annoncé leur victoire à leurs proches avant même le signal de départ.

©(Photo gracieuseté)

Arianne Raby à son arrivée au Marathon de Montréal.

« Je me suis positionnée à l'avant du peloton, avec les meneurs, et il n'y avait que des hommes. Ils m'ont suggéré d'aller plus vers l'arrière et ont commencé à me poser des questions sur mon temps -Geneviève Asselin-Demers

Pour sa part, Geneviève se rendait à la course en compagnie d'amis quand elle leur a annoncé qu'elle «s'en allait gagner le marathon», alors qu'elle avait comparé les temps des gagnantes des années précédentes et savait ce qu'elle avait dans le ventre.

Arianne, elle, avait commencé à s'entraîner plus sérieusement un peu plus de deux mois auparavant pour ni plus ni moins rafler la première place à Montréal.

Mais le hasard n'y est pour rien dans leur victoire respective, puisque les deux coureuses cumulaient déjà les entraînements multiples et enregistraient déjà plusieurs kilomètres sur route.

Ingénieure de profession, Geneviève a d'abord fait ses preuves à l'université au canot. Alors que la kinésiologue, Arianne, excellait au soccer avant de suivre les conseils de sa mère et de défoncer les courses de 800 et 1500 mètres, ce qui lui a valu une bourse sportive à l'Université de l'Indiana.

Courir quand on est une femme

Partout où elles sont passées en raison de leurs performances sportives, de manière générale, les deux femmes ne se sont jamais senties dévalorisées en raison de leur sexe. « Un coureur, c'est un coureur », croit Arianne.

Mais d'une part et d'autre, elles ont quand même vécu des situations marquantes à cet égard. Geneviève se souvient des minutes qui ont précédé le départ de son 42 km, à Montréal, en 2014 lors de sa participation à la course La Petite Dernière.

« Je me suis positionnée à l'avant du peloton, avec les meneurs, et il n'y avait que des hommes. Ils m'ont suggéré d'aller plus vers l'arrière et ont commencé à me poser des questions sur mon temps», se remémore-t-elle.

Au final, ces coureurs ne l'ont jamais rattrapée et le grand gagnant chez les hommes lui aurait même remis sa médaille à la fin de la course en la complimentant sur sa performance.

Quant à celle qui a complété le même marathon l'année suivante, elle a une anecdote semblable à partager alors qu'elle s'est aussi retrouvée à être la seule coureuse sur la ligne de départ du 21 km à Ottawa. « Je cherchais les femmes et je n'en voyais pas, mais je voyais bien que les hommes me regardaient l'air de se demander ce que je faisais là ».

La marathonienne croit aussi que l'orgueil des hommes en prend un coup lorsqu'ils se font devancer par une femme. « Pendant une course, je suivais un peloton d'hommes depuis un moment et ils ne s'étaient probablement pas rendus compte que j'étais juste derrière eux, car lorsque j'ai toussé, ils se sont tous retournés et quand ils m'ont vue, ils ont accéléré leur cadence », illustre Arianne, qui pense aussi que les coureuses ne se mettent pas assez de l'avant en raison du jugement de leurs pairs masculins.

De 1967 à aujourd'hui

Du marathon de Boston en 1967, où Kathrine Switzer a décidé de s'inscrire, même si les femmes n'étaient pas les bienvenues, à aujourd'hui, les temps ont quand même changé pour le mieux, selon les deux Repentignoises, car on est loin des hommes qui bousculent des coureuses, comme l'a vécu celle qui a marqué l'histoire.

Le même marathon a été ouvert aux femmes seulement à partir de 1972 alors que le marathon olympique accueillait des coureuses pour la première fois à Los Angeles en 1984.

Geneviève Asselin-Demers a elle-même parcouru les 42 kilomètres d'asphalte du Marathon de Boston, sept mois après avoir complété celui de Montréal. « Là-bas, on y préconisait beaucoup la femme. Il y avait des conférences sur le sujet et la première coureuse à avoir remporté le marathon était présente: l'accent était plus présent qu'à Montréal», remarque-t-elle.

Après sa grande victoire en septembre 2015, la coureuse avance que sa performance a été plus médiatisée que celle de son homonyme masculin: une première!  

C'est peut-être la conciliation travail, famille et entraînement qui demeurent un enjeu de taille pour les femmes à l'heure actuelle. «Nous, les femmes, on veut performer partout, alors oui, c'est plus difficile, mais ce n'est pas inatteignable », conclut Arianne, en ajoutant que le support du conjoint est aussi important dans l'équation.

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Arianne a raflé la victoire à Montréal en 2016.

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Geneviève Asselin-Demers à Montréal, en 2015.

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