Le Café St-Gui fait rayonner l’école des Rivières

(Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau)
(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Chaque année, ils sont 10; dix finissants de 6e année à faire vivre et évoluer un projet entrepreneurial initié il y a quatre ans. D’abord pensé afin d’offrir un lieu de détente aux élèves, le Café St-Gui de l’école des Rivières, à L’Épiphanie, a pris une ampleur bien plus grande. À la fois lieu rassembleur et moteur entrepreneurial, le Café St-Gui fait aujourd’hui la fierté de l’établissement scolaire et de sa communauté d’élèves.

L’Hebdo Rive Nord s’est rendu sur place le 24 octobre dernier, alors que l’école des Rivières organisait une journée portes ouvertes ayant pour but de dévoiler à la communauté le fruit des efforts déployés par les élèves au fil des ans pour donner au Café St-Gui ses lettres de noblesse.

À l’arrivée du journal, les 10 nouveaux baristas sélectionnés pour l’année 2025-2026, en poste depuis quelques semaines à peine, s’affairent à la tâche; accueillant et orientant les invités dans l’école, servant des cafés et partageant l’histoire du Café avec enthousiasme.

Elizabeth Lebeau, Éliane Riopel, Mia Soucy, Delphine Lavoie, Dérek Joly, Shawn Tremblay-Galarneau, Isys Atkin, Noah Lévesque, Mikaëlla Beaulieu et Léanne Granger prennent leur rôle bien au sérieux. Car la chance n’a rien à voir avec le fait qu’ils aient obtenu leur tablier de barista pour l’année. « Pour être barista, on a des entrevues. Il faut avoir de bons comportements, il faut être matures », explique l’une des baristas rencontrées, Mia Soucy. « Il faut être un peu un exemple pour l’école », renchérit Delphine Lavoie.

Elizabeth est l’une des 10 baristas pour l’année 2025-2026. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

En effet, ne devient pas barista qui le souhaite. Le processus débute dès la 5e année, où les candidats intéressés doivent se soumettre à un processus d’embauche devant les membres du personnel responsables du projet, mais aussi devant les baristas actuels. « Ce sont les baristas, à 90%, qui choisissent qui seront les meilleurs pour être les prochains baristas », ajoutent les deux jeunes filles.

Rassembler et célébrer

Une fois sélectionnés, les baristas se partagent les plages horaires d’ouverture du Café St-Gui. Tour à tour, ils y travaillent les matins avant le début des classes, le midi ainsi qu’à la dernière période de la journée. Leur mandat : servir des cafés et des grignotines au personnel, accueillir et servir des élèves méritants ou des classes ayant réservé le local pour une activité spéciale.

Au fil des ans, les usages faits de cet espace chaleureux se sont multipliés. Chaque jour en fin de journée, les élèves de 6e année qui se sont démarqués par la qualité de leur travail ou leur bon comportement ont le privilège d’aller passer une période au St-Gui pour étudier, jouer ou simplement discuter entre amis. Des midis de jeux de société et des dîners-récompenses y sont également organisés régulièrement. Des enseignants s’y rendent avec leur classe pour écouter un film, lire un livre ou animer un atelier.

À l’occasion des portes ouvertes, les visiteurs ont pu se régaler d’un buffet offert par Les Collatines, un organisme local. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

À ces activités quotidiennes s’ajoute une panoplie d’activités spéciales, dont les « jeux-dredi », des soirées de jeux de société où les élèves peuvent venir jouer avec leur famille et leurs amis, et le dépanneur St-Gui, qui permettent au projet de générer des revenus.

« Au début, le but c’était de faire un salon pour les jeunes et c’est devenu un projet entrepreneurial qui a pris tellement d’ampleur », constate avec fierté David Soucy, éducateur spécialisé et initiateur du projet. Avec Martin Desgagné et Émilie Gagnon-Chénier, deux enseignants de 6e année, il est responsable du Café St-Gui. Ce dernier se refuse toutefois tout crédit : « sans les élèves, on n’aurait jamais monté ce projet-là ! »

Par et pour les élèves

De l’idéation aux prises de mesures, en passant par les plans, la décoration et les usages de l’espace; tout a été choisi par les élèves. Deux anciennes; Alyssa Aubin et Eliana Ward étaient d’ailleurs présentes aux portes ouvertes. Alyssa est de celles qui ont eu l’idée du salon et qui ont imaginé les plans. Eliana pour sa part fait partie des premières baristas de l’histoire du St-Gui. Toutes deux se sont dites heureuses de constater l’évolution du Café depuis leur passage et fières d’y avoir posé les premières briques.

Eliana Ward et Alyssa Aubin ont participé aux toutes premières étapes du Café St-Gui. Aujourd’hui respectivement en 3e et 4e secondaire, elles tenaient à revenir dans leur école primaire pour constater l’évolution du projet. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Enfin, pour la direction, le Café St-Gui est également un grand vecteur de fierté. Lina Boisjoly, directrice adjointe, parle avec passion du St-Gui comme d’un projet rassembleur, qui stimule l’engagement et la fibre entrepreneuriale. « Ce que vous voyez aujourd’hui, c’est comme ça au quotidien », se réjouit-elle en observant les jeunes à l’œuvre, fiers et souriants.

Pour elle, une des grandes beautés de l’initiative réside dans les opportunités infinies qu’elle permet. Un tout nouveau projet de type « Dragons » l’enchante particulièrement. « On a fait ça pour les élèves qui veulent partir un projet, mais qui n’ont pas les fonds nécessaires », raconte la barista Isys Atkin. Dès maintenant, les élèves ont en effet la possibilité de monter leur projet et de le présenter aux baristas qui auront la lourde tâche de déterminer si le projet mérite d’obtenir des fonds provenant des profits générés par le St-Gui.

« L’argent vient des élèves, donc on redonne l’argent aux élèves pour qu’il refasse du bonheur dans l’école », conclut le barista Noah Lévesque.

 

Lina Boisjoly, directrice adjointe, en compagnie des responsables du Café St-Gui; Martin Desgagné, David Soucy et Émilie Gagnon-Chénier. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

 

Un peu d’histoire

Initialement, le local hébergeant le Café St-Gui était une salle de casiers. Lorsque la pandémie est arrivée, l’utilisation de ce local a été abandonnée afin de respecter les « bulles de classe » imposées dans le cadre des mesures sanitaires. C’est alors que David Soucy et des élèves de 6e année se sont mis à réfléchir à une nouvelle manière d’exploiter cet endroit au bénéfice de tous.

Une subvention reçue de la Fondation Desjardins durant la même période pour réaliser un projet dans la cour d’école a éveillé l’envie de rêver. Et si ce don servait plutôt de point de départ pour la réalisation du projet de Salon étudiant ?

En réservant les fonds obtenus, M. Soucy s’est mis à confectionner des recettes en pots avec les élèves. « La première année, on a vendu 1000 pots. La deuxième année, ç’a explosé et nous en avons vendu plus de 4000 », révèle-t-il. Plus de 70 000 $ ont ainsi été amassés pour permettre la concrétisation du Café St-Gui.

Depuis, le projet a graduellement pris forme. Il a grandi à l’image de chaque étudiant qui y a contribué et il ne cesse d’évoluer au fil des idées aussi riches que diversifiées des jeunes qui fréquentent et qui s’impliquent pour le Café St-Gui.

Articles les plus consultés

Michel Bolduc a choisi de s’envoler le 22 octobre, en écho au numéro de son joueur de hockey préféré; Mike Bossy. (Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau)
Actualités
Santé

Témoignage | Apprivoiser la mort quand on a tant aimé la vie

Michel Bolduc souffre d'un myélome multiple; un cancer des os agressif. Face à l'inévitable, il choisit de recevoir l'aide médicale à mourir.
Line Lévesque est intervenante en soins spirituels au CISSS de Lanaudière depuis près de 15 ans. (Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau)
Actualités
Santé

Soins spirituels | Transformer la douleur en douceur

Dans le milieu de la santé, les intervenants en soins spirituels accompagnent les patients et leurs proches en fonction de leurs besoins.
(Photo gracieuseté - Caroline Babin)
Actualités
Communauté

La Table des préfets de Lanaudière soutient 34 projets solidaires

La Table des préfets de Lanaudière partage la somme de 3 421 915,48 $ entre 34 projets solidaires proposés par des organismes de la région.