Un dernier au revoir à Karl Tremblay

Alors que 14 000 admirateurs étaient réunis au Centre Bell, des centaines d’autres à l’extérieur de l’édifice et plus de 120 000 à l’écoute sur les médias sociaux, quelque 500 personnes ont plutôt choisi d’aller se recueillir à la Place Karl-Tremblay, à L’Assomption, alors que la municipalité y diffusait sur écran géant la cérémonie d’hommage national au chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay, le 28 novembre.

Faute d’avoir mis la main sur des billets ou d’être en mesure de se déplacer à Montréal, Assomptionnistes et gens des environs ont été nombreux à braver le froid pour saluer une dernière fois un artiste marquant, en un lieu des plus significatifs. Là même où quelques jours plus tôt s’étaient entassées plus de 6 000 personnes pleurant la perte et célébrant la vie d’une idole, d’un voisin, d’un ami, d’un concitoyen.

Une soirée haute en émotions

« Vous étiez beaux L'Assomption ! Salut Cowboy », a témoigné la municipalité via sa page Facebook. Chaudement vêtus, les participants à la soirée ont visionné dans le respect et la sobriété la cérémonie officielle retransmise en direct sur le Web. Après avoir revu quelques prestations du groupe captées sur vidéo, les spectateurs ont pu apprécier une courte performance de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) ainsi que le discours senti du maître de cérémonie, Émile Proulx-Cloutier.

L’artiste multidisciplinaire Alexia Gourd, accompagnée des musiciens de l’OSM, a ensuite entonné une œuvre musicale signée Karl Tremblay : Pub royal. Après quoi, l’émotion est grimpée à son apogée au son des discours poignants des collègues et amis de Karl; Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras, ainsi que son amoureuse Marie-Annick Lépine. Se remémorant tantôt l’humain incroyable qu’il était, tantôt les anecdotes qui marqueront à jamais leur esprit, les trois Cowboys ont livré un hommage à l’image de la personne simple, enjouée et vraie qu’était Karl Tremblay. « Il avait gardé en lui ce sens profond de l’émerveillement. Au fond, il aura passé sa vie à jouer », a d’ailleurs souligné Jean-François Pauzé.

Se rappelant sa grande générosité, Jérôme Dupras a pour sa part glorifié le chanteur pour sa ténacité à monter sur scène jusqu’à la toute fin. « En deux heures bien comptées, il nous a donné la définition du mot courage », a-t-il résumé à propos du concert donné sur les plaines à Québec cet été.

Sa conjointe Marie-Annick a quant à elle partagé avec douceur des souvenirs témoignant de la bonté, du talent et des nombreuses passions de son amoureux. À la manière d’un baume sur sa peine, elle a rappelé aux gens à l’écoute que Karl demeurerait parmi nous à jamais : « La première chose qu’on a peur d’oublier de quelqu’un qui s’en va, c’est sa voix. Je pense qu’on va l’entendre encore longtemps… ». Enfin, Jérôme a présenté pour une dernière fois « le seul, l’unique, l’éternel Karl Tremblay » dans un cri du cœur poignant. Bercés par l’amour du public, les trois acolytes ont interprété Sur mon épaule en l’honneur de leur « gros », avant de quitter la scène.

Rappelons que cette cérémonie a été organisée après que le gouvernement du Québec ait offert des funérailles nationales à la famille de Karl Tremblay, dont le décès survenu le 15 novembre dernier après plusieurs années de lutte contre un cancer de la prostate a ébranlé tout le Québec ; proposition à laquelle la famille a acquiescé à condition que la cérémonie soit à l’image du disparu.