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24 octobre 2017

Rio, le peintre au passé sombre et à l’avenir lumineux

L’artiste de renommée internationale ouvrira une galerie à Saint-Sulpice

ARTS VISUELS. C’est peut-être à cause de son allure jet-set ou de ses vernissages grandioses, mais lorsque l’artiste Rio s’ouvre sur son passé, nul ne se doute que l’homme aux œuvres colorées et explosives traîne une enfance douloureuse. De passage à M Galerie le temps d’une conférence le 19 octobre dernier, celui qui réside à Saint-Sulpice a livré un témoignage touchant sur sa vie, son œuvre et sa réussite.

« Ton destin, c’est toi qui va l’écrire », sourit d’emblée Rio, comme dans Sébastien Riopelle, un petit-cousin éloigné du célèbre peintre du même nom, confirme-t-il quelques minutes après avoir entamé sa conférence.

En lançant une phrase comme celle-ci, le ton était lancé et ceux qui s’attendaient à connaître les pinceaux fétiches de l’artiste ou encore ses astuces pour obtenir des teintes si vives allaient plutôt repartir de la galerie de L'Assomption avec une mission : celle de tout faire pour réussir.

Le bonheur n’est pas dans le pré

Rio a grandi sur une fermette à Sainte-Marcelline-de-Kildare, dans le nord de Lanaudière. Il se souvient des légumes biologiques que faisaient pousser sa mère et des poules qui couraient dans la basse-cour, mais sans doute plus de son père armé d’une hache obligeant sa petite famille à se terrer pendant deux jours dans le salon. Une fois le paternel disparu, les violences ont repris de plus belle avec son nouveau beau-père. La drogue de ce dernier, la prostitution de sa sœur et la DPJ se sont mis de la partie.

« J’ai vu tout ça et je me suis dit que je ne m’enlignerais pas vers ça. J’ai vu la vie que je ne voulais pas vivre, mais en même temps, je ne peux pas renier ça », dévoile l’homme aujourd’hui âgé de 31 ans.

Passionné horticulture, Sébastien Riopelle poursuit ses études dans cette discipline au cégep. Il est doué, très doué, même plus que le prof, se rappelle-t-il.

« J’étais fasciné par les orchidées. Ça me captivait de procréer la vie ainsi. Mais comme je n’avais pas envie d’avoir une pépinière plus tard, j’ai lâché et je me suis alors demandé quoi faire de ma vie. »

Il se souvient qu’il était excellent en dessin, tellement que l’une de ses enseignantes lui aurait déjà demandé de ne pas trop se forcer pour laisser la chance aux autres élèves.

Une question de timing

Le jeune homme s’installe ainsi dans le sous-sol de sa tante et devient serveur dans un restaurant du coin pendant sept ans. Tous ses revenus lui servent donc à se procurer son matériel d’artiste. Un jour, alors qu’il connaît déjà une certaine popularité avec ses œuvres, il quitte son poste de serveur.

 J’ai tout lâché au bon moment; la vie est une question de timing -Rio

Des petits vernissages, Rio en a fait. Dans des bibliothèques municipales, des bars et même des restaurants. Il se remémore par ailleurs que celui qu’il avait tenu il y a quelques années à l’ancien restaurant Rocco de L’Assomption avait connu un succès fou. Aujourd’hui, ses vernissages sont plus grands que nature et attirent leur lot de personnalités. « Lors de mes vernissages, les gens rentrent dans mon univers de liberté et d’extase. Je mets littéralement tout ça sur scène. »

Les yeux de Corno

La tête toujours en pleine création, le résident de Saint-Sulpice insiste sur le côté marketing et l’organisation que se doivent d’avoir les artistes peintres qui souhaitent se démarquer sur la scène internationale. « Chaque matin, je me demande comment je peux améliorer mon commerce », lance-t-il.

Ne rien précipiter et demeurer cartésien constituent deux points d’ancrage pour celui qui se représente lui-même depuis près de huit ans, sans ainsi avoir à transiger par une galerie d’art.

Après la France, c’est bientôt en Italie que Rio ira tâter le pouls du marché qui l’intéresse, parce qu'au-delà du Québec, l’artiste voit loin. « Il y a quelque chose de particulier là-bas en Europe. Je m’y sens un peu chez moi », confie-t-il, même s’il ne se voit pas y emménager.

Sa vie, c’est vraiment à Saint-Sulpice qu’il l'a bâtie, dans le sens littéral du verbe, puisqu’il travaille présentement à la construction de sa propre galerie d’art qui devrait voir le jour sur le bord de l’eau à l’automne prochain.

« Mon passé m’a donné la force d’avancer et d’être une personne meilleure », philosophe l’artiste le regard tourné vers l’avenir. 

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