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13 novembre 2019

Sarah Élisabeth Aubry - seaubry@lexismedia.ca

Kim Thuy et Lucie Buisson, inspirantes et lumineuses

Elles abordent le lâcher-prise à Repentigny

Kim Thuy

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

L’auteure bien connue a offert une conférence organisée par Cancer-Aide Lanaudière. Généreuse et souriante, elle a partagé des tranches de vie de son passé.

L’auteure à succès, Kim Thuy, et une infirmière de l’accompagnement en fin de vie à la Maison Adhémar-Dion, Lucie Buisson, ont récemment offert une conférence sur le lâcher-prise au Centre à Nous. L’activité chapeautée par l’organisme Cancer-Aide Lanaudière a réuni une cinquantaine de personnes.

C’est tout d’abord Kim Thuy qui a pris la parole. Ayant œuvré comme couturière, interprète, avocate, propriétaire de restaurant et chroniqueuse culinaire pour la radio et à la télévision, Mme Thuy a partagé différentes tranches de vie, tout en discutant du lâcher-prise.

Affichant son plus grand sourire et une joie de vivre contagieuse, les invités se sont laissé imprégner par sa luminosité. C’est tout en humour qu’elle raconte comment elle a réagi à la suite de l’appel téléphonique lui annonçant avoir remporté le prix du Gouverneur général pour son livre « Ru».

Croyant au départ à une blague, elle a vite réalisé le contraire. Son premier livre lui a permis de se faire connaître du grand public et de faire sa place dans le monde littéraire.

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conférence Kim Thuy

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Les invités étaient attentifs aux propos et aux histoires racontées par Kim Thuy.

Quitter le Vietnam

C’est vers l’âge de dix ans que Kim Thuy s’enfuie de son pays, le Vietnam, avec ses parents et ses frères. Vivant dans un contexte difficile, ses parents réussissent à communiquer avec un passeur pour prendre un bateau et fuir cette réalité. La famille prend une chance et monte à bord d’un bateau avec près de 200 personnes. Tous veulent quitter le Vietnam et sont prêts à risquer leur vie.

Après quatre jours, les 200 personnes arrivent dans un campement. À peine sorti du bateau, ce dernier s’écroule dans l’eau. «À ce moment, nous sommes dans un état de survie. On ne sait pas où on s’en va, précise l’autrice. On devient ingénieux dans des conditions extrêmes», témoigne-t-elle.

Être fort

Petite, Kim n’avait pas une bonne santé. Allergique à tout et ne tolérant pas les intempéries, sa santé s’est vraiment améliorée par la suite. Arrivant au campement, les odeurs sont intolérables. Ce dernier avait été conçu pour recevoir 200 personnes, alors que c’est plutôt 2 000 qui recherchent un refuge.

L’auteure explique également la dangerosité sur les bateaux. Ceux qui les empruntaient devaient cacher leurs biens. Les pirates envahissaient ces derniers et n’hésitaient pas à user de violence pour obtenir les objets de valeur. «On devient ingénieux dans des conditions extrêmes », témoigne-t-elle.

Kim Thuy

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

L’auteure a offert une conférence sur le lâcher-prise au Centre à Nous à Repentigny. Elle a pris le temps de dédicacer des livres et de discuter avec les personnes présentes.

Kim Thuy se remémore que c’est grâce à son père et à son rôle de traducteur auprès des autorités que la famille a eu l’occasion de trouver refuge. Celles-ci lui ont permis d’intégrer le Canada avec sa famille. Au fil du temps, c’est tous les membres qui sont venus s’installer ici.

Mme Thuy a résidé dès son arrivée au Canada dans la ville de Granby.

« Chaque jour, c’est un bonus. Je n’ai pas le droit de gaspiller ma vie », soutient-elle. À ses yeux, il s’agit d’une deuxième vie et elle s’est vu renaître. « C’est le Québec qui a fait de moi qui je suis aujourd’hui », dit-elle en souriant.


Voir la vie autrement

L’auteure confie qu’une de ses sources d’inspiration est son fils. Autiste, il lui a tellement donné et l’a aidée à écrire. Aujourd’hui, elle affirme avoir développé une partie de son cerveau en pensant comme lui.

« Il m’enrichit énormément », ajoute-t-elle. Kim Thuy prend le temps de s’arrêter, de le regarder et de voir ce qui attire son attention. Heureuse maintenant, elle est entourée de ses proches et remercie la vie d’avoir eu une seconde chance.

Soins palliatifs 

En seconde partie de l’activité, c’est Lucie Buisson qui a partagé son parcours et son travail. Ayant fait un retour sur les bancs d’école à 40 ans, Lucie Buisson a eu un coup de cœur pour le métier d’infirmière. Elle a décidé de se diriger vers l’accompagnement et les soins palliatifs. 

Elle a décidé de se diriger vers l’accompagnement et les soins palliatifs. Au départ, ce n’était pas par choix. Nerveuse, elle s’est fait rassurer par son patient et a développé un vif intérêt. Maintenant, elle réalise davantage l’importance de vivre le moment présent.

Selon elle, les soins palliatifs sont peu abordés dans la société. Ces derniers commencent bien avant d’être rendus cette étape. Mais la réalité est là, « on naît et on meurt tous », fait-elle part.

Au Québec, on comptabilise 32 maisons de soins palliatifs. « Ce n’est pas suffisant. Le gouvernement calcule un lit pour 10 000 habitants en soins palliatifs », souligne-t-elle. Malgré les services pointus offerts, l’accompagnement, les suivis, Lucie Buisson reconnaît le manque de formation qui se fait sentir.

Lucie Buisson

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Encore peu abordés dans la société, l’infirmière en accompagnement de fin de vie, Lucie Buisson a parlé des soins palliatifs.

L’importance à l’avis de Mme Buisson est de suivre le rythme de la personne en soins palliatifs et d’être attentif à ses besoins. Il faut également prioriser le proche aidant et veiller à son bien-être. « Il faut être connecté avec toute l’équipe », explique-t-elle.  

La famille et les proches ont un grand impact au niveau de l’accompagnement. Même si des médicaments sont donnés, c’est l’accompagnement qui fait une différence estime Mme Buisson. La solution aux yeux de l’infirmière serait de mettre sur pied un centre de jour et axer plus sur les services et les suivis après la mort d’un proche à l’entourage.

Lors de la conférence, Lucie Buisson a également effleuré le débat entourant l’aide médicale à mourir, un sujet qui nécessiterait une autre rencontre.  

Lucie Buisson

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Ayant fait un retour aux études à 40 ans, Lucie Buisson a partagé son rôle et l’accompagnement qu’elle effectue auprès des personnes en fin de vie.

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