« Depuis septembre 2021, nous avons atteint notre capacité maximale, affirme Anne Savard, directrice de la production à l’usine. La demande a changé dans les dernières années. Les petits formats sont très populaires auprès de nos clients commerciaux depuis la pandémie. Le fromage à raclette et le râpé sont également plus demandés. Nos installations actuelles nous contraignaient à limiter nos clients en fonction de notre capacitaire pour les produits commandés. Il était temps pour nous de nous moderniser et de nous adapter à la demande du marché. »

Dans les faits, l’aménagement actuel de l’usine ne répondait plus aux orientations que souhaitait prendre la Fromagerie Champêtre pour satisfaire aux besoins de sa clientèle et poursuivre son développement. Un réaménagement de l’espace de travail devenait nécessaire. Par exemple, l’espace dédié à l’affinage du fromage sera optimisé pour augmenter la capacité de production du fromage à raclette. Les appareils d’emballage seront quant à eux remplacés par des machines adaptées pour l’emballage en petites portions, puis le processus du râpé sera entièrement automatisé. « En ce moment, nous transformons un peu plus de 12 millions de litres de lait chaque année. Avec cet investissement, notre objectif est d’atteindre 15 millions de litres », soutient Mme Savard. Cet objectif sera essentiellement atteint par l’augmentation de la capacité à produire des petits formats (+ 25 %), du râpé (+ 100 000 kg par année) et du fromage à raclette. Par conséquent, la Fromagerie Champêtre abandonnera la production du fromage coloré orange et du Bocké qui demandaient beaucoup d’investissements, pour une très faible demande sur le marché.   

Santé et sécurité

D’autre part, les travaux permettront à la Fromagerie Champêtre d’automatiser et de mécaniser plusieurs étapes de la production des fromages. « On souhaite éliminer des tâches répétitives, difficiles physiquement et qui présentent un risque pour la santé et la sécurité de nos employés », mentionne la directrice. À titre d’exemple, à ce jour, le fromage est transporté manuellement d’un point à l’autre dans de grandes chaudières par les employés. Les nouveaux équipements viendront mécaniser ces déplacements à l’intérieur de l’usine. « Nous souhaitons que ces changements favorisent la rétention du personnel. Il y a beaucoup de roulement au sein de notre équipe de production en ce moment, car les tâches sont exigeantes sur le plan physique. L’idée n’est pas de remplacer le personnel par des machines, mais bien de leur offrir des emplois à valeur ajoutée. » Une fois les travaux complétés, les 55 employés qu’embauche l’usine demeureront tous en poste.

Efficacité

L’automatisation permettra en contrepartie de pallier les effets nuisibles de la pénurie de main-d’œuvre auxquels l’entreprise repentignoise n’échappe pas. « En allégeant les tâches physiques, nous avons bon espoir d’avoir une meilleure stabilité au sein de notre équipe. Combiné à la mécanisation et à l’automatisation, un faible roulement au niveau du personnel assurera une plus grande uniformité du produit vendu à notre clientèle », explique Anne Savard.

L’adoption de nouvelles machines à la fine pointe de la technologie permettra aussi à l’entreprise de faire mieux en termes d’écoresponsabilité. Les nouveaux procédés auront pour effet de réduire significativement la consommation d’eau et d’énergie de la Fromagerie, tout en réduisant la production de matières résiduelles.

Les travaux d’envergure devraient prendre dix mois à être achevés. Ils seront réalisés de janvier à septembre 2023. S’en suivra une période d’intégration de six mois où le personnel sera formé pour ses nouvelles fonctions.