Santé
Retour21 février 2023
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Front commun des syndicats pour un système de santé en santé
Valorisation des travailleurs
©Photo archives
Ce regroupement entre les syndicats lanaudois constitue une première au Québec.
Dans un grand esprit de collaboration inédit au Québec, les différents syndicats représentant les travailleurs de la santé et des services sociaux de la région de Lanaudière s’unissent pour que soit reconnu l’apport de l’ensemble du personnel dans la prestation d’une offre de services et de soins de qualité dans Lanaudière.
Après près de trois années pour le moins difficiles en raison de la précarité du système de santé et des services sociaux, de la pandémie, du manque de personnel chronique dans le réseau et de la hausse de la détresse psychologique chez les travailleurs, les différents représentants s’inquiètent des nombreux défis qui continuent d’affliger la pratique des travailleurs de la santé et des services sociaux et qui poussent toujours plus de professionnels à quitter le réseau. Ainsi, l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière-CSN et la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de Lanaudière (FIQ-SPSL) joignent leurs voix pour une seule et même cause : le maintien d’un système de santé et services sociaux en santé.
Régions négligées
« Les régions des Laurentides et de Lanaudière sont les plus négligées du système. Sous-financement, difficultés d’accès et manque de personnel : les besoins chez nous sont criants et ajoutent au défi. Dans ce contexte, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour épauler tous les travailleurs de la santé et des services sociaux. Par cette alliance, les médecins de famille réitèrent leur plus grande reconnaissance envers tout le personnel du milieu - des collègues de la plus haute importance », précise Dre Lyne Couture, présidente de l’AMOLL.
Or, pour retenir ces acteurs essentiels au bon fonctionnement du système de santé et de services sociaux, il presse d’alléger le fardeau qui pèse sur ces travailleurs, prévient l’APTS. « La surcharge, la détresse psychologique et le climat de travail se sont détériorés ces dernières années. Ces problématiques sont connues et décriées depuis longtemps », déplore son président, Kevin Newbury.
Alors que la santé des travailleurs dépérit et que le manque de personnel s’accentue toujours un peu plus, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière-CSN est à même de constater l’impact grandissant du désinvestissement en santé sur l’état du réseau. « Nos urgences débordent et les listes d’attente pour obtenir des services de soutien à domicile ou une place en hébergement ne cessent d’allonger. Le réseau craque de partout et le dévouement du personnel ne suffit plus. Chaque jour, des travailleuses et travailleurs formés et expérimentés font le choix de quitter le réseau pour travailler ailleurs », soutient le président, Simon Deschênes.
Pas juste une question d’argent
Ce dernier avise par ailleurs que l’argent ne règlera pas tout. Il faudra investir dans la mise en place de mesures qui parviendront à retenir le personnel et à convaincre la relève de s’engager dans une carrière dans le réseau. « Il faut aussi améliorer la qualité de vie au travail en développant le sentiment d’appartenance et en valorisant le rôle essentiel de chacun des employés qui contribuent au bon fonctionnement du réseau de la santé et des services sociaux. »
Enfin, pour la FIQ-Syndicat interprofessionnel de Lanaudière, il est clair que le ministre de la Santé ne peut plus continuer d’ignorer les propositions concrètes des professionnels sur le terrain. « Après des années d'abnégation au sein d'un réseau de la santé brisé, les professionnelles en soins ne demandent qu'une chose : pouvoir soigner dans la dignité, tant celle de leurs patients que la leur », expose le président, Stéphane Cormier.
En marge de cette déclaration, qui met également en lumière l’importance d’un réseau public fort, gratuit et universel, soulignons que les différentes organisations prévoient se réunir au besoin pour discuter des enjeux communs qui concernent leurs travailleurs.
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