Glissements de terrain | La sensibilisation citoyenne au cœur de la solution

Une portion du rang Saint-Esprit est fermée à la circulation à la suite d’un affaissement de la chaussée annonciateur d’un glissement de terrain, survenu en mai 2024. (Photo gracieuseté - Ville de L'Épiphanie)
Une portion du rang Saint-Esprit est fermée à la circulation à la suite d’un affaissement de la chaussée annonciateur d’un glissement de terrain, survenu en mai 2024. (Photo gracieuseté – Ville de L’Épiphanie)

Avec ses 10 glissements de terrain enregistrés en 2024, la Ville de L’Épiphanie, à l’instar de la municipalité voisine de L’Assomption, ne considère pas avoir connu une année hors de la norme. Les mouvements de sols font partie intégrante de la réalité de cette municipalité située dans les basses-terres du Saint-Laurent. Néanmoins, il s’agit d’un défi exigeant vigilance et prévention. Car, au-delà du climat, l’action humaine compte aussi pour beaucoup.

Bien entendu, « les changements climatiques peuvent avoir un impact parce que les périodes de pluie sont souvent plus courtes et plus intenses », mentionne le maire de L’Épiphanie, Steve Plante. Il explique entre autres que l’augmentation du volume et du débit d’eau qui circule dans la rivière lors d’intempéries peut effectivement avoir un effet sur la stabilité des berges, particulièrement dans les zones sinueuses, où l’eau se projette sur la terre dans chaque détour. « On n’a pas d’indicateurs pour le moment d’un impact majeur », rassure-t-il toutefois.

Éveiller la conscience collective

Dans les faits, pour la municipalité, la tempête Debby a surtout eu une incidence sur les infrastructures pluviales. Plus de 200 mm de pluie étaient tombés sur la ville en très peu de temps, le 9 août 2024. Une situation qui s’est avérée dramatique, en particulier dans les quartiers vieillissants, où plusieurs inondations ont été recensées. Après, on se doute de l’impact sous-jacent qu’a pu avoir cet événement sur la fragilité des sols argileux longeant les cours d’eau. « Il ne faut pas jouer à l’autruche. Oui, le réchauffement climatique va sûrement venir accentuer [l’incidence des glissements de terrain] », reconnaît le directeur des services techniques, Christian Lévesque.

Par contre, comme la grande majorité des événements actuels surviennent sur les terrains privés, ce dernier insiste sur l’importance des efforts de sensibilisation. « Quand les gens achètent un terrain, on leur explique la zone sujette à glissement de terrain et toutes les contraintes que ça va apporter au niveau de l’aménagement parce qu’il y a des zones de dégagement à observer par rapport au talus (terrain en pente inclinée) », précise-t-il. On explique notamment aux gens l’importance de laisser les berges boisées, de ne pas ajouter de poids sur le talus et de ne pas diriger l’eau, d’une piscine par exemple, dans la pente.

Sur cette photo, on peut observer les traces d’un glissement de terrain emportant des arbres avec lui, à L’Épiphanie.
(Photo gracieuseté – Ville de L’Épiphanie)

Comportements à risque

Malgré cela, des interventions auprès des propriétaires sont nécessaires année après année. « On intervient de 4 à 10 fois par année sur du remblai illicite. Remplir le haut d’un talus, c’est la pire chose à faire », avertit M. Lévesque. En ajoutant du poids sur le haut d’un talus, la base devient plus à risque, explique-t-on. Heureusement, la vigilance du voisinage permet souvent de prévenir des situations dramatiques. « Quand on se rend compte qu’il y a eu du remblaiement, on demande une étude géotechnique pour s’assurer de la sécurité. Ça arrive qu’on doive demander de faire enlever la terre qui a été mise », souligne le maire Plante.

Dans des cas plus rares, que ce soit dû à l’intervention humaine ou l’œuvre de la nature, des résidences doivent être évacuées lorsque les signes suggèrent un risque élevé de glissement de terrain mettant en péril la sécurité des citoyens.

Autrement, un événement plus sérieux survient dans le noyau villageois plus ou moins tous les deux ans, selon le maire. Le dernier glissement de terrain d’importance avait touché le cimetière, en 2021. Afin de minimiser les risques et de protéger certains secteurs névralgiques, des mesures préventives ont été mises en place pour éviter d’éventuels problèmes. Notons par exemple un changement réglementaire dans le secteur de la rue des Sulpiciens afin d’assurer le maintien d’une densité d’occupation du sol raisonnable.

On aperçoit ici un impressionnant décroché sur la Terrasse Forest. (Photo gracieuseté – Ville de L’Épiphanie)

Une transition longue et coûteuse

Pour la suite, la résilience climatique de la municipalité passera par l’amélioration des infrastructures et la meilleure gestion des eaux de pluie. Par exemple, lors de la récente construction de la rue Rivest, l’ajout de bassins de rétention et l’utilisation de pavé perméable permettent de mieux composer avec la nouvelle réalité climatique. « Mais, on vit sur de l’existant et l’existant a une durée de vie d’environ 70 ans, de nuancer Steve Plante, au sujet des infrastructures actuelles. Les façons de faire étaient différentes il y a 70 ans. Les normes et règlements étaient différents, la quantité et l’importance des précipitations étaient aussi différentes. »

La transition, donc, est un travail de longue haleine; un processus coûteux qui mettra des années à se concrétiser, au gré de la disponibilité des subventions et du respect de la capacité de payer des contribuables.

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