Les Frigos Verts crient famine

Implanté dans la MRC de L’Assomption il y a environ un an, le concept des Frigos Verts a été pensé dans le but que la communauté se l’approprie et le fasse vivre en déposant ses surplus alimentaires dans les réfrigérateurs prévus à cet effet. Or, le comité porteur du projet remarque que cette pratique tarde à s’intégrer aux habitudes des citoyens. Un appel à tous est lancé.

« C’est un projet qu’on veut pour et par la communauté », lance d’emblée Kassandra Martel, membre du comité porteur du projet et directrice du Conseil régional de l’environnement. Si l’objectif premier de l’initiative était de mettre un frein au gaspillage en offrant aux citoyens une alternative aux ordures ou au compost pour leurs aliments qui ne pourront être consommés à temps, Mme Martel reconnaît que le volet solidaire du projet lui donne encore plus de sens.

« On se rend compte que les Frigos sont des alliés énormes au niveau de la lutte contre l’insécurité alimentaire. C’est très rare qu’on va déposer de la nourriture et qu’elle ne sera pas prise », rapporte-t-elle. Il serait même rare que le contenu des réfrigérateurs demeure longtemps sur les tablettes. Par conséquent, plusieurs personnes se seraient récemment butées à des Frigos Verts peu garnis, voire vides. Le comité porteur s’en inquiète.

L’affaire de tous

Étant en pleine période de recrutement pour la coordination du projet, le comité des Frigos Verts rappelle à la communauté que leur succès et leur survie dépend de l’implication et de la générosité de tous. Afin de stimuler l’engouement, le PACTE de la MRC de L’Assomption a d’ailleurs lancé un défi, le « Challenge remplissage », dans le cadre duquel citoyens, restaurateurs, épiciers et commerçants sont invités à prendre une photo de leur don et à la publier sur la page citoyenne du PACTE (facebook.com/ensembletissesserres).

De plus, grâce au projet « Ensemble, remplissons les Frigos Verts », des citoyens qui désiraient mettre la main à la pâte et cuisiner des plats pour remplir les réfrigérateurs ont pu bénéficier d’un remboursement, pouvant aller jusqu’à 500 $, des dépenses liées à l’achat des denrées nécessaires.

« C’est un projet de longue haleine au niveau de l’éducation populaire », ajoute Kassandra Martel. Cet appel en est une étape. Elle souligne qu’en adoptant une meilleure gestion de leurs réfrigérateurs à la maison, les gens peuvent faire une différence dans la vie d’un autre. « Peut-être que toi tu ne le mangeras pas, mais peut-être qu’il y a un étudiant qui va passer et qui va le prendre », suggère-t-elle. En ces temps difficiles pour plusieurs, cette alternative accessible et anonyme aux banques alimentaires peut avoir un impact déterminant pour ceux qui traversent une période difficile.

Créer le sentiment d’appartenance

Si du travail reste encore à faire pour amener le plus grand nombre de citoyens à penser aux Frigos Verts au moment de faire le tri de leurs aliments et qu’un appel à tous est aujourd’hui nécessaire, Kassandra Martel se réjouit à tout le moins de voir un sentiment d’appartenance grandissant dans le discours de plusieurs. « C’est surtout par les publications sur les réseaux sociaux qu’on s’aperçoit que les Frigos sont un peu plus vides. Et ce que je trouve merveilleux, c’est que les gens se répondent entre eux. On n’a même pas le temps d’intervenir que des gens répondent : « Va mettre ta bouffe dedans ! », « Ce projet-là dépend de nous, de notre générosité. » », conclut Mme Martel.

Où trouver les Frigos Verts ?

• Complexe sportif Gilles-Tremblay
• Centre récréatif de Repentigny
• Centre aquatique Jacques-Dupuis
• Chalet Thouin du parc de l’Île-Lebel
• Centre communautaire Guy-Melançon
• Maison des Jeunes de L’Assomption (Centre communautaire, rue Dorval)
• Centre municipal du secteur Saint-Gérard-Majella
• Maison de la famille La Parenthèse
• Carrefour jeunesse-emploi de L’Assomption
• Cégep de Lanaudière à L’Assomption
• Centre communautaire Laurent-Venne (secteur Le Gardeur)