Un périple en mer autour du monde, par les pôles

  • Publié le 29 juill. 2025 (Mis à jour le 30 juill. 2025)
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Christophe, Emmanuelle, Jade et Raphaël ont tous hâte de repartir à l'aventure. (Photo gracieuseté)
Christophe, Emmanuelle, Jade et Raphaël ont tous hâte de repartir à l’aventure. (Photo gracieuseté)

Après plus de 10 ans à sillonner les eaux entre l’Antarctique et l’Arctique, la Repentignoise Emmanuelle Dumas, son conjoint Christophe et leurs deux enfants Raphaël et Jade ont dit au revoir à leur premier voilier, le LifeSong. Mais, pas parce qu’ils accrochent leur chapeau de navigateurs. Non, plutôt parce qu’ils se préparent à affronter des périples encore plus grands sur un navire conçu sur mesure pour leur soif d’aventures.

C’est donc en Bretagne qu’ils ont jeté l’ancre l’automne dernier pour entreprendre la construction d’un voilier plus grand – 78 pieds – et plus solide, qui leur permettra d’oser de nouveaux voyages. D’ailleurs, dès sa mise à l’eau prévue à la fin de 2026, le LifeSong², un projet dépassant le million de dollars d’investissement, prendra la mer pour un tour du monde par les pôles. Le périple s’étalera sur cinq ans. Sur l’itinéraire, l’équipage vivra notamment un hivernage dans les glaces du Groenland et traversera le mythique, mais risqué, passage Nord-Ouest.

C’est en direct de l’aéroport d’Oslo, en Norvège, alors qu’elle se dirigeait vers le Grand Nord pour aller guider un groupe de voyageurs sur son ancien bateau, qu’Emmanuelle Dumas a répondu aux questions de l’Hebdo Rive Nord sur ce projet de grande envergure qui sédentarise sa famille habituée à la vie nomade. « Le bateau qu’on avait, même s’il était en aluminium, il n’était pas fait spécifiquement pour la glace. Donc, à chaque fois qu’on tapait des glaces assez fort, on avait peur de déformer la coque », dit-elle d’entrée de jeu. Or, le couple qui a déjà vécu maintes aventures sur l’eau nourrissait des ambitions plus importantes.

Emmanuelle Dumas a vécu à Repentigny jusqu’au tournant de l’âge adulte où sa vie d’aventures l’appelait. (Photo gracieuseté)

Affronter des conditions extrêmes

« Sur ce bateau, la coque est beaucoup plus renforcée, les coupes sont plus serrées, la tôle est plus épaisse. Le but c’est de pouvoir pousser la glace, les bouts de banquise ou les petits icebergs », poursuit-elle. Ces caractéristiques seront cruciales pour le voyage que la famille planifie depuis quelques temps déjà et qui impliquera à certains moments d’affronter des conditions extrêmes. En effet, les aventuriers mettront entre autres leur voilier à l’épreuve lors d’un hivernage au Groenland.

Pour ce faire, l’ancre du LifeSong² sera jetée dans une petite baie paisible entourée de terre avant l’hiver. Lentement, la glace se formera autour du bateau, jusqu’à ce qu’il se surélève légèrement sur les glaces. « La glace, il faut penser que ça compresse franchement la coque du bateau », informe Emmanuelle Dumas quant à la nécessité de se doter d’un meilleur équipement pour envisager ce type de mission.

Une fois la coque bien enrobée et la glace figée, la famille pourra mettre le pied au sol et franchir la distance qui les séparera de la terre à la marche ou en ski; une expérience qu’elle envisage avec beaucoup d’excitation. Mais, le moment le plus exaltant de leur long voyage sera certainement la traversée du passage Nord-Ouest.

« C’est le passage entre le Groenland et l’Alaska, au-dessus du Canada, explique l’aventurière. Il y a des années où ça passe bien, d’autres où ça ne passe carrément pas et d’autres années où c’est difficile, où il faut pousser de la glace. Il y a déjà des voiliers qui ont coulé, donc on voulait un bateau qui soit capable de faire ça en toute sécurité avec nos enfants et des gens à bord. » Car, rappelons-le, la petite famille se déplace régulièrement avec des voyageurs en quête de découvertes, de paysages à couper le souffle et de dépassement de soi à son bord.

La famille a récemment assisté à l’impression retournement de la coque. (Photo gracieuseté)

Une passion partagée

« La première année ce sera Norvège-Spitzberg. La deuxième année, on va ajouter le Groenland à ça. Après, il y aura l’hivernage et le passage Nord-Ouest. Ensuite, on descend sur la Polynésie, la Patagonie, puis l’Antarctique. À travers tout ça, les gens peuvent venir nous rejoindre », s’enthousiasme celle qui se dit impatiente de mettre le voilier à l’eau.

Les séjours proposés par l’équipage LifeSong Sailing sont habituellement d’une durée de 8 à 12 jours. Dans ce cas-ci, certaines aventures seront de plus longue durée. « Le passage Nord-Ouest, on parle de 45 jours. L’Antarctique, on parle d’au moins 27 jours. Ce sont des voyages plus engagés, mais autrement, il y a plein de gens qui viennent avec nous, qui n’ont jamais vraiment fait de navigation, de kayak ou de randonnée. Il n’y a pas de prérequis pour les voyages qu’on fait. »

Car, au-delà de la croisière, les destinations visitées sont toujours prétexte à une expédition en ski, en voile, en randonnée ou en kayak. « Ce qui est bien, c’est qu’on peut amener plein de gens à se dépasser, à voir de nouvelles choses. C’est pour ça qu’on fait ça depuis maintenant 11 ans. Je trouve ça génial », lance Emmanuelle Dumas.

Au terme des travaux de construction, le LifeSong2, conçu sur mesure, aura cette allure. (Photo gracieuseté)

Un espace de vie plus spacieux

En ce sens, la famille pourra également partager sa passion avec davantage de curieux grâce au LifeSong² qui hébergera sept cabines, dont quatre seront dédiées aux voyageurs. Le précédent bateau ne permettait de recevoir que cinq passagers à la fois.

En plus de cabines spacieuses avec salle de bain privée, les invités bénéficieront aussi sur le nouveau voilier d’un espace de vie commun surélevé et fenestré à 360 degrés. Un sauna, un salon-bibliothèque avec foyer ainsi qu’une grande plateforme à l’arrière du bateau pour faciliter l’accès à l’embarcation annexe se greffent aussi au projet.

Emmanuelle Dumas parle de ce rêve en voie de devenir réalité avec franche passion. Il faut dire que le jeu devait en valoir la chandelle pour que l’aventurière accepte de poser ses bagages à terre pendant plus de deux ans. « Je vais quand même guider en ski, en kayak et en rando [sur notre ancien bateau], donc on sort quand même parce que sinon je pense qu’on tournerait un peu en rond », rigole-t-elle néanmoins. Si ces évasions temporaires lui font un bien certain, la Repentignoise admet qu’elles n’égaleront jamais sa vie de famille sur l’eau.

« D’y aller sans mon conjoint, sans les enfants, ça perd ce charme qui fait que la vie qu’on a, c’est l’aventure tous les jours et qu’on n’attend pas après personne. Je n’ai jamais hâte de rentrer quelque part parce que ma maison elle est là où je suis avec les gens que j’aime. »

Emmanuelle Dumas devra patienter encore un peu plus d’un an avant de mettre le cap sur ses nouvelles aventures. D’ici là, l’aménagement du voilier se complétera au chantier Bord à Bord en Bretagne, en collaboration avec l’architecte naval normand Vincent Lebailly. Récemment, la famille assistait d’ailleurs à une importante étape du projet, soit le retournement de l’imposante coque de 24 mètres et 10 tonnes.

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