Si le phénomène des touristes hivernants – ces Québécois qui fuient l’hiver pour s’installer plusieurs mois au soleil – a longtemps rimé avec la Floride, la destination ne semble plus avoir la cote. Aujourd’hui, en réponse au contexte sociopolitique américain, ces snowbirds, comme il est commun de les appeler en anglais, adoptent de nouveaux horizons plus lointains.
Le terme touristes hivernants – ou juste hivernants – désigne les Québécois qui choisissent de passer l’hiver ailleurs que dans la province, généralement entre deux et quatre mois, afin d’échapper au froid.
Cette pratique, dont l’âge d’or remonte aux années 1980, s’articule autour de voyages longue durée, nécessitant une véritable préparation. Cela exige une véritable préparation, surtout quand il s’agit de sa première expérience. Ce n’est pas aussi simple qu’un voyage de deux semaines », souligne Simon Bourassa, conseiller en communication et porte-parole de CAA-Québec, organisme spécialiste du voyage depuis plus de 50 ans.
Mais depuis quelques mois, alors que la Floride faisait partie des destinations favorites des Québécois, les experts dans le domaine du tourisme assistent à un désintérêt progressif pour les États-Unis.
« On a vu une certaine baisse des réservations pour des voyages aux États-Unis au cours des derniers mois », note M. Bourassa, évoquant la côte Est américaine, autrefois privilégiée, et désormais moins populaire face aux incertitudes sociopolitiques et à la faiblesse du dollar canadien.
Conjuguant économie et envie de découverte, de plus en plus de Québécois optent donc pour le Portugal et l’Espagne, où l’offre abondante de maisons et d’appartements de vacances rend le séjour abordable. La Grèce, le Sud de la France, l’Italie et plus largement le bassin méditerranéen européen profitent également de cette population migratrice au fort pouvoir d’achat.
Autres destinations privilégiées par les hivernants : les Antilles françaises et le Mexique, notamment Ixtapa et Puerto Vallarta sur la côte pacifique.
Le principal moteur de ce changement réside, outre la situation politique incertaine, dans le fait que, malgré la faiblesse du dollar canadien, certaines destinations européennes restent abordables notamment en ce qui concerne le logement de longue durée. « Pour le même prix, on peut découvrir l’Europe plusieurs semaines, voire plusieurs mois », explique le porte-parole de CAA- Québec.
En effet, le parc locatif européen, riche en appartements, condos-hôtel et résidences de vacances, offre des solutions variées et compétitives pour des séjours prolongés.
«Partir ne s’improvise pas : mieux vaut s’y préparer si l’envie vous prend. Face aux nombreuses démarches administratives et logistiques liées aux séjours longue durée, recourir à un agent de voyage devient quasi indispensable.
« On conseille fortement, pour un voyage longue durée, de faire affaire avec un agent pour gagner du temps et avoir l’esprit tranquille », précise un agent spécialisé. Au-delà de la réservation, les conseillers guident les voyageurs dans les formalités : inscription des Canadiens à l’étranger pour être alertés en cas d’urgence, démarches auprès de la Régie de l’assurance maladie du Québec afin de maintenir la couverture santé pour un séjour de moins de 182 jours, et souscription à une assurance voyage longue durée adaptée…
C’est la baisse enregistrée en avril 2025, par rapport à avril 2024, du nombre de voyages de retour des résidents canadiens des États-Unis à bord d’une automobile, selon Statistique Canada. En tout, 1,2 million de voyages ont été comptabilisés. Il s’agit d’une quatrième diminution mensuelle consécutive. Les retours par avion des États-Unis ont également reculé, avec 582 700 voyages enregistrés en avril 2025, soit une baisse de 19,9 %.
Partir plusieurs mois à l’étranger n’implique pas seulement de choisir une destination : il faut aussi assurer la bonne tenue de son domicile en son absence.
Parmi les éléments importants à vérifier : couper ou ajuster l’électricité, s’assurer du bon fonctionnement de la ventilation, faire l’entretien minimal du système de chauffage et du réservoir d’eau chaude. Il est également recommandé de demander à un proche de venir inspecter régulièrement la maison ou d’installer un système de télésurveillance.
Enfin, prévenir son assurance habitation de son absence prolongée peut éviter de mauvaises surprises en cas de sinistre. Le but : partir l’esprit en toute sérénité et retrouver sa maison en bon état.