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17 septembre 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Le transport collectif doit devenir une vraie alternative à l’auto solo

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©Pénélope Clermont - Hebdo Rive Nord

Le train de l’Est, soit la ligne Mascouche, serait menacé de fermeture par l’ARTM en raison de son faible achalandage.

Les représentants des cinq MRC de la couronne Nord et la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) se sont rendus à l’Assemblée nationale la semaine dernière dans le but de sommer le gouvernement d’agir dans le dossier de la crise persistante du transport en commun. Le préfet de la MRC de L’Assomption, Sébastien Nadeau, était du groupe. L’Hebdo Rive Nord s’est entretenu avec l’élu.  

« Ce qu’on a demandé par notre déplacement à Québec c’est d’obtenir davantage d’implication et de prévisibilité dans le transport en commun. Actuellement, on ne participe pas aux décisions, on ne participe pas aux orientations de coûts, on n’est pas en mesure d’influencer de belle façon le service pour nos citoyens », a martelé Sébastien Nadeau.

Le préfet de la MRC de L’Assomption a notamment déploré qu’en dépit de l’augmentation constante des coûts, le service disponible sur la couronne Nord soit, pour sa part, en continuelle diminution. « On est prêt à contribuer au transport en commun et à sa vision, mais il faut que le service s’améliore pour que ce soit un service qui puisse convaincre les citoyens de changer de l’auto solo vers le transport en commun », a-t-il assuré.

Un service qui s’effrite

Dans les conditions actuelles, hélas, M. Nadeau ne s’étonne guère que les usagers du transport en commun soient nombreux à avoir déserté le train de l’Est, reliant Mascouche à Montréal. Cependant, il estime que de procéder à sa fermeture, comme l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) en aurait évoqué la possibilité, ne soit pas la solution. La ligne Mascouche n’enregistrerait présentement que 20 % de son achalandage de 2020. « [Lorsque le service a été lancé], l’achalandage était constamment en croissance. On était en train de bâtir quelque chose » n’a pas manqué de rappeler Sébastien Nadeau.

« Ce qu’il faut faire c’est de remettre en question les modèles actuels parce que le résultat qu’on obtient n’est pas adéquat. C’est ce qu’on demande. » - Sébastien Nadeau

Sébastien Nadeau

©Photo gracieuseté

Sébastien Nadeau, préfet de la MRC de L’Assomption.

« Un jour, il y a un nouveau joueur qui est arrivé dans le transport en commun, qui est CDPQ Infra qui a dit : « On fait un REM maintenant ! » Les villes n’ont pas été consultées sur le REM et il a pris le passage dans le tunnel Mont-Royal, ce qui a fait que notre train de l’Est est passé de 54 minutes à 1 h 37 minutes avec 3 transferts [pour rejoindre le centre-ville] », a-t-il poursuivi.

Selon le préfet, il est d’une évidence claire que les gens choisiront toujours le moyen de transport le plus confortable et le plus efficace pour effectuer leurs déplacements, d’où l’importance de mieux planifier le transport sur la couronne Nord afin que celui-ci réponde aux attentes et aux besoins des citoyens, qui sont encore nombreux à se déplacer vers les grands centres pour travailler.

Redorer l’image du transport collectif

En ce moment, l’option la plus rapide s’avère l’automobile, se désole de constater l’élu. « On sait que l’auto solo amène de plus en plus de congestion sur les routes, des problèmes dans la lutte aux changements climatiques, donc comme société on est tous conscients que ce n’est pas le bon scénario. »

Il est d’autant plus convaincu que le transport en commun recouvrerait sa popularité si son offre était plus alléchante. Il cite en exemple l’Europe, où le réseau de trains est bien développé et structuré : « J’ai une offre de service qui est adéquate, alors je ne me pose même pas la question à savoir si c’est meilleur que l’auto; c’est clair que c’est meilleur et que c’est plus efficace, alors les gens font la transition à ce moment-là. »

Outre l’octroi d’un financement stable et prévisible au-delà de 2025, M. Nadeau est d’avis qu’il est impératif que les élus retournent à la table pour prendre part active aux décisions, et ainsi faire en sorte qu’elles traduisent de façon cohérente les besoins du milieu.

« Le transport c’est un produit; il faut offrir le meilleur produit possible. » - Sébastien Nadeau

Planifier pour mieux développer

De plus, l’enjeu du transport en commun a également un impact direct sur la planification du développement des villes dans la MRC de L’Assomption, a souligné le préfet. « On fait de la densification; on nous dit que, oui, un jour le transport en commun va arriver. Sauf que le temps que ça arrive, ce qu’on constate, c’est qu’on a augmenté le nombre de résidents dans nos quartiers, qu’il y a de plus en plus d’autos et que l’on congestionne nos villes. Donc, si le transport en commun ne suit pas, comment planifier un territoire ? Est-ce qu’on doit ralentir le développement ? » En ce sens, M. Nadeau, de même que ses collègues élus de la couronne Nord, demandent à la ministre Geneviève Guilbault que les besoins croissants du territoire en termes de transport collectif soient pris en compte et que des mesures soient mises en place pour soutenir son développement. « On va être où dans 5 ans ? Dans 15 ans ? Dans 30 ans ? C’est de ça qu’on a besoin », résume M. Nadeau.

Après ce cri du cœur lancé à Québec en début de semaine, la ministre Guilbault rencontrait finalement les élus vendredi dernier. Certaines pistes de solution auraient été discutées selon le préfet de la MRC de L’Assomption, mais aucune « vraie solution » n’aurait encore émergé. Le travail se poursuit : « On va demeurer très sérieux dans notre démarche pour que les décisions se rapprochent du citoyen et qu’on réussisse la transformation du transport en commun… Tout reste à faire. »

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