Une clinique de Repentigny prescrit la marche à ses patients

(Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau)
(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Les adultes canadiens marchent moins qu’avant. C’est ce qu’a démontré le dernier bulletin de l’activité physique chez les adultes de ParticipACTION. Alors qu’en 2021, 49 % des adultes disaient franchir le cap des 7500 pas par jour, correspondant à un mode de vie actif, en 2025, ce chiffre a chuté à 32 %. Or, à Repentigny, la kinésiologue Audrey Hottin passe de la parole aux actes. Plutôt que de recommander la marche, elle accompagne concrètement ses patients à reprendre le contrôle de leur santé, un pas à la fois.

L’Hebdo Rive Nord est allé à la rencontre du Club de marche qu’elle organise pour ses patients du Groupe de médecine familial (GMF) Saint-Paul. Ce jour-là, le mercure indiquait -15°C. Malgré tout, une dizaine de personnes étaient rassemblées au parc de l’Île-Lebel; point de rencontre du jour. La marche est devenue pour eux un incontournable.

Ainsi, comme ils ont l’habitude de le faire une, deux, trois ou même quatre fois par semaine, les participants ont marché en groupe durant une heure. Cette sortie leur permet généralement d’atteindre 7000 pas, de tirer des bénéfices pour leur santé, de découvrir de beaux paysages et de tisser des amitiés qui les motivent à garder l’activité physique au calendrier.

« Le Club de marche est venu offrir une option aux gens qui n’avaient pas la motivation de sortir par eux-mêmes », raconte Audrey Hottin, qui a instauré le projet il y a une dizaine d’années. Elle travaillait alors à la Polyclinique Pierre-Le Gardeur. Rapidement, elle a compris que l’effet de groupe pouvait faire toute la différence.

(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Des effets bénéfiques immédiats

En tant que kinésiologue, il importe pour Mme Hottin d’aider ses patients, notamment à travers le Club de marche, à identifier, dans le plaisir, des façons d’augmenter leur niveau d’activité physique. « L’activité physique c’est la pilule miracle qu’on peut prendre chaque jour », lance-t-elle. En effet, la professionnelle du mouvement explique que le simple fait de marcher a des effets directs et favorables sur la santé cardiovasculaire, le taux de sucre dans le sang, la tension artérielle, le cholestérol sanguin, les douleurs articulaires, la mémoire, la santé mentale et plus encore.

« Après 10 minutes de marche, on a une vision claire d’un taux de sucre qui descend », indique Audrey Hottin, à titre d’exemple. Au fil des ans, elle souligne avoir vu des patients diabétiques éviter ou réduire des médications seulement grâce à l’intégration de la marche dans leur routine quotidienne.

Et si le chiffre magique est établi à 7500 pas par jour par les experts, la kinésiologue rappelle que chaque petit gain a une valeur : « Chaque fois que la personne fait 500 ou 600 pas de plus par jour, c’est ça de fait. Il n’y a pas de minimum. Tout ce qu’on ajoute est positif ». Elle précise également que la courbe des bienfaits est très rapide au début, après les 4000 premiers pas, puis qu’elle s’adoucit par la suite au-delà de 7000 pas.

Ainsi, Audrey Hottin invite tous ceux qui désirent intégrer la marche de façon durable à leurs habitudes de vie à d’abord trouver le bon moment pour eux. Puis, à écouter leurs limites et ajouter graduellement quelques minutes à leur parcours en respectant leur rythme, car chaque pas compte.

Aux premières loges des bienfaits que la marche procure à ses patients, la kinésiologue n’a d’envie que de propager les effets de ce petit remède miracle. Dès janvier, elle collaborera donc avec le Centre récréatif de Repentigny en relançant le Club de marche intérieur; celui-ci ouvert à tous, les lundis et les mercredis matin.

Maurice et Richard sont patients au GMF Saint-Paul. Ils ont tous deux été référés à la kinésiologue Audrey Hottin afin de prendre en main leur santé par l’activité physique. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Ils ont dit oui à la marche

Rencontrés au parc de l’Île-Lebel, quelques marcheurs se sont confiés sur leur appréciation du Club de marche du GMF Saint-Paul. Chacun a sa raison bien à lui d’y avoir adhéré. Pour Maurice, c’est l’accessibilité qui a primé : « J’avais dit à mon médecin que rendu à mon âge c’était difficile de faire du ski alpin. Elle m’a référé en kinésiologie ».

Celui qui célèbre son 80e anniversaire en décembre ajoute : « Pour moi, c’est bien important de garder un maintien d’activité physique parce que ça me garde en forme ». Il marche deux à trois fois par semaine avec le Club depuis 2 ans afin de substituer les sports qu’il ne peut plus pratiquer aujourd’hui.

De son côté, Richard a adopté la marche il y a 3 ans pour se remettre en forme. « Au début, quand j’ai commencé à marcher, on faisait un tour et je me disais que je ne serais jamais capable. J’étais vraiment pas en forme. Maintenant, ça va beaucoup mieux », dit celui qui a dû subir des pontages dans la dernière année. Encore une fois, la marche l’a aidé à se relever plus facilement de l’intervention.

Enfin, Louise admet humblement avoir été mise au défi par Mme Hottin d’intégrer le groupe de marche. « J’ai persisté par orgueil au début, mais reste que j’ai perdu 46 livres en marchant […] Pour moi, c’est rendu une petite drogue. Je suis vraiment plus en forme », annonce fièrement celle qui a atteint son poids santé grâce à la marche qu’elle pratique plusieurs fois par semaine depuis 4 ans maintenant.

 

Pourquoi consulter un kinésiologue?

Le kinésiologue est le professionnel de la santé expert du mouvement humain. Il utilise l’activité physique et motrice à des fins de prévention, de traitement et de performance. Dans le cadre d’une consultation, il évalue la dynamique du mouvement d’une personne qui présente ou non des déficiences. Il établit un plan de traitement et d’intervention par le moyen de l’activité physique et motrice, puis en assure sa réalisation dans le but d’améliorer ou de rétablir la santé. Dans le cadre de sa pratique, le kinésiologue tend à amener la population à découvrir les bienfaits d’être actif physiquement, incluant le plaisir, tout au long de la vie. (Source : Fédération des kinésiologues du Québec)

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